La nouvelle Héloise; ou, Lettres de deux amants, habitants d'une petite ville au pied des Alpes . bien les baifersde lamour, mais ce que je peux te dire ^ ceftque jamais lamitié, pas même la nôtre , nena donné ni reçu de femblable à celui-là. Hé-bien ! mon enfant, après de pareils momentsque devient-on quand on sen va rêver feule ,& quon emporte avec foi leur fouvenir ?Moi, je troiiblLîi la niufîquc , il fallut danfer 5je fis danfer le Philofophe : on foupa prcfqueen lair ; on veilla fort avant dans la nuit : jefus me coucher bien lafTe , & je ne fis quunfommeil. Jai donc de fort bonnes raîfon


La nouvelle Héloise; ou, Lettres de deux amants, habitants d'une petite ville au pied des Alpes . bien les baifersde lamour, mais ce que je peux te dire ^ ceftque jamais lamitié, pas même la nôtre , nena donné ni reçu de femblable à celui-là. Hé-bien ! mon enfant, après de pareils momentsque devient-on quand on sen va rêver feule ,& quon emporte avec foi leur fouvenir ?Moi, je troiiblLîi la niufîquc , il fallut danfer 5je fis danfer le Philofophe : on foupa prcfqueen lair ; on veilla fort avant dans la nuit : jefus me coucher bien lafTe , & je ne fis quunfommeil. Jai donc de fort bonnes raîfons pour nepoint gêner mon humeur , ni changer de ma-nières. Le moment qui rendra ce changementnéceffaire efl fi près , que ce neft pas la peinedanticiper. Le temps ne viendra que trop tôtdêtre prude & réfervée: tandis que je comp-te encore par vingt, je me dépêche dufer demes droits ; car pallé la trentaine on nefl plusfoie , mais ridicule, & ton épilogueur dhom-me ofe bien me dire quil ne me refle quefix mois encore à retourner la falade avec les // A. ClsjVeJOajrp Hpj cliânfeiit 11% mntquAitd il/ onl peur H E L 0 Y s E. 13 doigts. Patience ! pour payer ce farcafme _, jeprétends la lui retourner dans fix ans , &c jete jure quil faudra quil la mange : mais reve-nons. Si lon n*eft pas maître de Tes fentiments _,au moins on left de fa conduite. Sans doute,je demanderois au Ciel un cœur plus tranquille;mais puiffé-je à mon dernier jour offrir aaSouverain juge une vie auffi peu criminelleque celle que jaipafTée cet hiver ! En vérité,je ne me reprochois rien auprès du feul hom-me quipouvoit me rendre chère,il nen ed pas de même depuis quil ell parti;en maccoutumant à penfer à lui dans Ton ab-fence, jy penlé à tous les infiants du jour ,& je trouve Ton image plus dangereufe que faperfonne. Sil eft loin , je fuis amoureufe _, silell près, je ne fuis que foie ^ quil revienne ,ôc je ne le crains plus. ^ Au chagrin de fon é


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