. En mocassins . ncs eh désordre. Awatanit lasoutient et quelquefois la hisse par les mains. Maiselle glisse sur la terre baveuse, si inclinée! elle tré-buche, tombe. Patiemment, Awatanit la relève, luimontre où mettre les pieds. Peu à peu ils montentensemble, se reposent et prennent leur temps. Leplus jeune des frères se venge ainsi de ses deux aî-nés qui lui laissent tout le fardeau afin de le décou-rager. Il retarde la marche. Quils laident ou serésignent à faire aujourdhui moins de chemin. Il y a dépit de part et dautre. Sil glisse et tom-be avec sa mère, il voit, en haut de la côte, de lo


. En mocassins . ncs eh désordre. Awatanit lasoutient et quelquefois la hisse par les mains. Maiselle glisse sur la terre baveuse, si inclinée! elle tré-buche, tombe. Patiemment, Awatanit la relève, luimontre où mettre les pieds. Peu à peu ils montentensemble, se reposent et prennent leur temps. Leplus jeune des frères se venge ainsi de ses deux aî-nés qui lui laissent tout le fardeau afin de le décou-rager. Il retarde la marche. Quils laident ou serésignent à faire aujourdhui moins de chemin. Il y a dépit de part et dautre. Sil glisse et tom-be avec sa mère, il voit, en haut de la côte, de lon-gues dents jaunes sencadrer dun rire ironique, etdes yeux louches étinceler, clignoter à le faire fré-mir de rage ; mais il se contient et se garde de pa-raître irrité, de peur quon ne rie encore plus. Les voici montés. La vieille mère, épuisée, lementon sur la poitrine, repose appuyée sur un ballotde castor. Ses trois fils se passent le calumet, et par fierté,,le plus jeune est Le chant de Mort de Cogomis. COGOMIS 229 Pourras-tu toujours traîner cette vieille? luidit Awessenipin, à voix très basse, avec un sourirede chien qui grogne. Ne vois-tu pas quelle souf-fre, nous fait souffrir aussi, et serait mieux morteque vivante? Le vieux canot ne demande quà allersous leau. — Hou! reprend Sésibahaura, en imitant le cridu hibou son totem, Hou ! si notre mère nétait plusquune gébie, elle pourrait voir et marcher avec lesombres. — Les jeunes loups dévorent les vieux, dit laî-né qui a le loup pour totem. — Lorsque la vieille chouette ne peut plus voler,elle se cache et meurt, ajoute le cadet. Awatanit ne dit rien ; mais, à son insu, ces argu-ments monstrueux produisent lentement sur lui leureffet. Tout en aimant sa mère, il se surprend parfoisà penser que ses frères ont un peu raison. Son ima-gination supertitieuse shabitue peu à peu à lhor-reur du spectacle entrevu. Ses répugnances ne sontpeut-être pas invincibles. Sur lui a


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