. L'ami des enfants . ppartenait encore plus quà moi. sÉuAPiiiNE. — Oh ! je ne saurais en prendrede lhumeur contre mon frère. Je lui ai faitquelquefois de la peine sans le vouloir, et il mela pardonné. M. DE cALviÈRES. — Embrasse-uioi, ma à voir que la sais supporter un malheur avec courage; mais jaimebien plus encore à te voir, dans tes chagrins, sans aigreur contre celuiqui te les cause. sÉRAPHiNE. — Mon pauvre frère est assez puni de sa négligence. Dianelui était aussi chère quà moi; elle faisait tous ses plaisirs. 11 a eucore deplus le regret de causer ma peine. •M. DE CALVIÈRE


. L'ami des enfants . ppartenait encore plus quà moi. sÉuAPiiiNE. — Oh ! je ne saurais en prendrede lhumeur contre mon frère. Je lui ai faitquelquefois de la peine sans le vouloir, et il mela pardonné. M. DE cALviÈRES. — Embrasse-uioi, ma à voir que la sais supporter un malheur avec courage; mais jaimebien plus encore à te voir, dans tes chagrins, sans aigreur contre celuiqui te les cause. sÉRAPHiNE. — Mon pauvre frère est assez puni de sa négligence. Dianelui était aussi chère quà moi; elle faisait tous ses plaisirs. 11 a eucore deplus le regret de causer ma peine. •M. DE CALVIÈRES. — Gouservez toujours ces sentiments lun pour lautre,mes chers enfants. Prenez-les pour tous vos semblables; ils sont aussi vosfrères. Je connais des personnes qui, pour une pareille bagatelle, auraientchassé un honnête domestique de leur maison. sÉRAiHiNE. — Oh ! que le ciel men préserve! Préférer un chien à undomestique, une créature sans raison à une personne de notre espèce 1. LA LEVRETTE ET LA BAGUE 105 M. DE cALviÈKEs. — lourcjuoi tous les hommes ne font-ils, comme toi,ma cliùre fille, cette clifTérence ? On nen verrait pas qui aimeraient mieuxvoir souffrir la faim et le froid à un pauvre enfant quà leur chien favori ; quipleurent sur une indisposition de leur épagneul, et qui voient sans pitié lesort dun malheureux orphelin abandonné de toute la nature. sÉRAPiiiNE. — Oh ! mon papa! M. DE cALviÈREs. — En récompense du sentiment qui tarrache ce soupirgénéreux, je te promets, ma fille, une chienne aussi jolie que celle que tuas perdue, si tu as le malheur de ne pas la retrouver. sÉRAPiiiNE. — ■Non, mon papa, je vous en remercie. Jai trop souffert dela perte de Diane. Si elle ne revient pas, je nen veux plus dautre. Je neveux pas mexposer davantage aux mêmes chagrins. M. DE CALVIÈRES. — Tu vas trop loin, ma chère Séraphine. Nous devrionsdonc renoncer au plus doux plaisir de la vie, en craignant de nous choi


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