Oeuvres de . de notre misère neft pointnon plus fans dédommagement, & que,sils ont des plaifîrs dont nous fommesprives , nous en avons aulîi quils nepeuvent connoître ? Oui, ma douce amie,malgré labfence , les privations , lesalarmes ; malgré le défefpoir même, lespuiiTans élancemens de deux cœurs lunvers lautre ont toujours une voluptéfecrette ignorée des âmes un des miracles de lamour de nousfaire trouver du plaifir à fouffrir j & nousregarderions comme le pire des malheurs,un état dindifférence S: doubli qui nousôteroit tout le fentiment de nos


Oeuvres de . de notre misère neft pointnon plus fans dédommagement, & que,sils ont des plaifîrs dont nous fommesprives , nous en avons aulîi quils nepeuvent connoître ? Oui, ma douce amie,malgré labfence , les privations , lesalarmes ; malgré le défefpoir même, lespuiiTans élancemens de deux cœurs lunvers lautre ont toujours une voluptéfecrette ignorée des âmes un des miracles de lamour de nousfaire trouver du plaifir à fouffrir j & nousregarderions comme le pire des malheurs,un état dindifférence S: doubli qui nousôteroit tout le fentiment de nos donc notre fort, 6 Julie ! maisnenvions celui de perfonne. Il ny apoint., peut-être, à tout prendre3 dexif» I40 L A NO U V E L L E tence préférable à la nôtre; ôc commela divinité tire tout fon bonheur delle-même , les cœurs quéchauffe un feucélefte, trouvent dans leurs propres fen-timens une forte de jouuTance pure dedélicieufe, indépendante de la fortune ôcdu relie de H É L 0 ï S E. 141 LETTRE XVII. a Julie. JCiNFiN me voilà tout-à-fait dans lemonde. Mon recueil fini, jai commencéde fréquenter les fpectacles 6c de fouperen ville. Je pafle ma journée entièredans le monde, je prête mes oreilles 6cmes yeux à tout ce qui les frappe ; 6c,nappercevant rien qui te reifemble, jeme recueille au milieu du bruit 6c con-verfe en fecret avec toi. Ce neft pasque cette vie bruyante ôc tumultueufenait auffi quelque forte dattrait, de quela prodigieufe diverfité dobjets noffrede certains agrémens à de nouveaux dé-barqués ; mais pour les fentir, il faut avoirle cœur vuide ôc lefprit frivole j lamour6c la raifon femblent sunir pour mendégoûter. Comme tout neft quune vaineapparence, ôc que tout change à chaqueinftant, je nai le temps dêtre ému derien, ni celui de ne rien examiner, 142. La Nouvelle Ainfî je commence à voir les difficul-tés de iérude du monde, 8c je ne fais pasmême quelle place il faut occuper pourle bien co


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