Œuvres illustrées de George Sand . son idée, il était malheureux commeune pierre. Il simaginait quelle ne pourrait jamais chan-ger comme lui. Il se reprochait dêtre trop jeune, davoirété connu trop malheureux et trop enfant, davoir donnétrop de peine et dennui à cette pauvre femme, de ne luiêtre point un sujet de fierté, mais de souci et de compas-sion. Enfin, elle était si belle et si aimable dans son idée,si au-dessus de lui et si à désirer, que, quand elle disaitquelle était hors dâge et de beauté, il pensait quellese posait comme cela pour lempêcher de prétendre àelle. Cependant la Sévère
Œuvres illustrées de George Sand . son idée, il était malheureux commeune pierre. Il simaginait quelle ne pourrait jamais chan-ger comme lui. Il se reprochait dêtre trop jeune, davoirété connu trop malheureux et trop enfant, davoir donnétrop de peine et dennui à cette pauvre femme, de ne luiêtre point un sujet de fierté, mais de souci et de compas-sion. Enfin, elle était si belle et si aimable dans son idée,si au-dessus de lui et si à désirer, que, quand elle disaitquelle était hors dâge et de beauté, il pensait quellese posait comme cela pour lempêcher de prétendre àelle. Cependant la Sévère et la Mariette, avec leur clique,commençaient à la déchirer hautement à cause de lui, etil avait grandpcur que le scandale lui en revenant auxoreilles, elle nen prit de lennui et souhaitât de le voir par-tir. Il se disait quelle avait trop de bonté pour le lui deman-der, mais quelle souffrirait encore pour lui comme elleen avait déjà souffert, et il pensa à aller demander conseil FRANÇOIS LE Car ils y élaienl encore à niinuii. (Page iS.] sur tout cela à M. le curé dAiguraude, quil avait reconnupour un homme juste et craignant Dieu. Il y alla, mais ne le trouva point. Il sétait absenté pouraller voir son évèque, et François sen revint coucher aumoulin de Jean Vertaud, acceptant dy passer deux outrois jours à leur faire v isite, en attendant que M. le curéfût de retour. Il trouva son brave maître toujours aussi galant hommeet bon ami quil lavait laissé, et il trouva aussi son ho-néte fille Jeannette en train de se marier avec un bon sujetquelle prenait un peu plus par raison que par folleté, maispour qui elle avait heureusement plus destime que derépugnance. Cela mit François plus a laise avec elle quilnavait encore été, et, comme le lendemain était un di-manche, il causa longuement avec elle, et lui marqua laconfiance de lui raconter toutes les peines dont il avait eucontentement de sauver madame Blanchet. Et de fil
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