Le diable amoureux, roman fantastique . Le son de la voix, le chant, le sens des vers,leur tournure, me jettent dans un désordre queje ne puis exprimer. « Être fantastique, dange-reuse imposture ! mécriai-je en sortant avec ra-pidité du poste où jétais demeuré trop long-temps : peut-on mieux emprunter les traits de la LE DIABLE AMOUREUX. 83 vérité et de la nature? Que je suis heureux denavoir connu que daujourdhui le trou de cetteserrure! comme je serais venu menivrer, com-bien jaurais aidé à me tromper moi-même ! Sor-tons dici. Allons sur la Brenta dès demain. Al-lons-y ce soir. » Jappelle su


Le diable amoureux, roman fantastique . Le son de la voix, le chant, le sens des vers,leur tournure, me jettent dans un désordre queje ne puis exprimer. « Être fantastique, dange-reuse imposture ! mécriai-je en sortant avec ra-pidité du poste où jétais demeuré trop long-temps : peut-on mieux emprunter les traits de la LE DIABLE AMOUREUX. 83 vérité et de la nature? Que je suis heureux denavoir connu que daujourdhui le trou de cetteserrure! comme je serais venu menivrer, com-bien jaurais aidé à me tromper moi-même ! Sor-tons dici. Allons sur la Brenta dès demain. Al-lons-y ce soir. » Jappelle sur-le-champ un domestique, et faisdépêcher, dans une gondole, ce qui métait néces-. saire pour aller passer la nuit dans ma nouvellemaison. Il meût été trop difficile dattendre la nuit dansmon auberge. Je sortis. Je marchai au détour dune rue, je crus voir entrer dans un 19. 84 LE DIABLE AMOUREUX. café ce Bernadillo qui accompagnait Soberanodans notre promenade à Portici. « Autre fan-tôme ! dis-je ; ils me poursuivent. » Jentrai dansma gondole, et courus tout Venise de canal encanal : il était onze heures quand je rentrai. Jevoulus partir pour la Brenta, et mes gondoliersfatigués refusant le service, je fus obligé den faireappeler dautres : ils arrivèrent, et mes gens, pré-venus de mes intentions, me précèdent dans lagondole, chargés de leurs propres effets. Bion-detta me suivait. A peine ai-je les deux pieds dans le bâtiment,que des cris me forcent à me retourner. Un mas-que poignardait Biondetta : « Tu lemportes surmoi ! meurs, meurs, odieuse rivale ! »


Size: 1905px × 1312px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., booka, bookcentury1800, bookdecade1840, bookidlediableamour00cazo