Histoire d'un paysan . tard pour sauver la garnison ; le peuple deFrancfort avait livré les portes à lennemi ; deuxbataillons, entourés par les ouvriers, les paysans,les prussiens & les Autrichiens, avaient mis basles armes ; deux autres seulement avaient pu sefaire jour, le major van Helden en tête, jusquesur les glacis. Ces deux bataillons, ayant rejointNeuwinger, battirent en retraite le long duMein, & tous les postes des hauteurs voisinas sereplièrent à mesure. Houchard lui-même, avec un escadron de seschasseurs, vint nous ramener. Cétait un bravesoldat, mais qui ne savait pas toujours ce


Histoire d'un paysan . tard pour sauver la garnison ; le peuple deFrancfort avait livré les portes à lennemi ; deuxbataillons, entourés par les ouvriers, les paysans,les prussiens & les Autrichiens, avaient mis basles armes ; deux autres seulement avaient pu sefaire jour, le major van Helden en tête, jusquesur les glacis. Ces deux bataillons, ayant rejointNeuwinger, battirent en retraite le long duMein, & tous les postes des hauteurs voisinas sereplièrent à mesure. Houchard lui-même, avec un escadron de seschasseurs, vint nous ramener. Cétait un bravesoldat, mais qui ne savait pas toujours ce quilfaisait; il avait besoin, pour donner des ordres,de voir les choses sous ses yeux ; ce quil nevoyait pas il ny pensait plus, ou bien il y pen-sait trop tard ; cest la cause de ses malheurs. Une fois en retraite & les Prussiens à Franc- Histoire dun paysan. 123 fort, nos abatis, nos tran-chées & tous nos travauxle longdu Meinse trou-vaienttournés ;il fallutdonc sedépêcherde les a-bandon-. res dusoir, on repritpositioiii ^ entreSassenheim &. Prussiens nous sui- cT^valent ; larricre-gardetiraillait. On mit huit pièces enavant du village deRoedelheim,& lennemi, qui se tigurait nouspousser jusquà Mayence, enarrivant là, fut reçu par quelques décharges à 124 Histoire dun paysan. mitraille, qui le dégoûtèrent de nous serrerdaussi près. Nous restâmes en position toute cette nuit,pour attendre la bataille. Custine, Biron, Beau-harnais, Houchard, se trouvaient réunis; ilsdélibérèrent jusquau matin, dans une grandetente tricolore où lon avait allumé du feu. Maisle lendemain les Prussiens ne sétant pas pré-sentés, nous retournâmes tranquillement àMayence. Dans les deux bataillons qui sétaient échap-pés de Francfort se trouvaient Marescot & masœur Lisbeth; ils avaient perdu leur cheval,leur charrette et tout leur butin, encore bienheureux davoir retiré leur peau de la débâcle. Custine, qui se donnait toute la gloire desaffair


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