. Moscou. esprairies grasses, drues, émaillées de fleurs; derrière, sur les sables jaunescoule la rivière lumineuse, agitée par les rames légères des barques depécheurs, où gémissent sous le gouvernail de lourdes péniches venues descontrées les plus fertiles de lempire russe, qui nourrissent de leur blé laville de Moscou. De lautre côté, cest un bois de chênes ; sur sa lisièrepaissent de nombreux troupeaux; là déjeunes bergères assises à lombredes arbres, chantent leurs chants simples et mélancoliques, pour abréger \ !•: i;\X(ii i. 99 la longueur des jours dété .si monotones. Un p


. Moscou. esprairies grasses, drues, émaillées de fleurs; derrière, sur les sables jaunescoule la rivière lumineuse, agitée par les rames légères des barques depécheurs, où gémissent sous le gouvernail de lourdes péniches venues descontrées les plus fertiles de lempire russe, qui nourrissent de leur blé laville de Moscou. De lautre côté, cest un bois de chênes ; sur sa lisièrepaissent de nombreux troupeaux; là déjeunes bergères assises à lombredes arbres, chantent leurs chants simples et mélancoliques, pour abréger \ !•: i;\X(ii i. 99 la longueur des jours dété .si monotones. Un peu plus loin dans lépaisseverdure dormes anticiues, étincellent les coupoles dor du monastère deSaint-Daniel; plus loin encore, presc^ue sur les-limites de 1 horizon, bleuis-sent les .Montagnes des Moineaux. A gauche, on aperçoit de vastes plainescouvertes de blé, de petits bois, trois ou quatre \illages, et dans le loin-tain, le village de Kolomenskoe avec son liaut Le Monastère Je Saint-Siméon. Je viens souvent en cet endroit ; presque chaque année jy vienssaluer le printemps. Jy viens aussi aux jours sombres de lautomne gémiravec la nature. Les vents hurlent terriblement dans les murailles dumonastère abandonné, parmi les tombeaux recouverts de hautes herbes,et dans les sombres corridors. Là, appuyé sur les ruines des monuments funéraires, jécoute le sourdgémissement des temps engloutis dans labîme du passé, gémissement quifait tout ensemble frémir et frissonner mon cœur. Parfois jentre dans lescellules et je me représente ceux qui vécurent sous leur abri. Tableauxmélancoliques! Ici je vois un vieillard cheveux gris, agenouillé devantle crucifix et demandant au Seigneur de le délivrer bientôt de ses Là un jeune moine, le visage pâle, lœil alangui, contemple 100 MOSCOU la campagne à travers la grille de sa fenêtre; il voit les joveux oiseauxnaviguer librement dans les flots de latmosph


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