Gazette des beaux-arts . QUE. La Belgique est un coin de terre privilégié. La quantité dhommeséminents que ce pays a produits est vraiment prodigieuse. Par ses dimen-sions à peine sil occupe sur la carte une place visible ; mais dès quilsagit des travaux de lesprit, art, science ou industrie, on le trouvetoujours au premier rang. A Vienne, quoique mal partagée sous lerapport du local où son exposition des beaux-arts est divisée dunefaçon fâcheuse et occupe deux salles fort éloignées lune de lautre,la Belgique obtient néanmoins un succès éclatant. La critique peut doncavoir ses coudées franches
Gazette des beaux-arts . QUE. La Belgique est un coin de terre privilégié. La quantité dhommeséminents que ce pays a produits est vraiment prodigieuse. Par ses dimen-sions à peine sil occupe sur la carte une place visible ; mais dès quilsagit des travaux de lesprit, art, science ou industrie, on le trouvetoujours au premier rang. A Vienne, quoique mal partagée sous lerapport du local où son exposition des beaux-arts est divisée dunefaçon fâcheuse et occupe deux salles fort éloignées lune de lautre,la Belgique obtient néanmoins un succès éclatant. La critique peut doncavoir ses coudées franches, et lindulgence serait déplacée. Une toile colossale de Wiertz, la Chute des anges, occupe un despanneaux du grand salon. On est tout dabord quelque peu surpris devant EXPOSITION DE VIENNE. 197 ces géants enlacés en groupes confus et précipités dans labîme parune force inconnue. Leurs corps tordus en tous sens déplacent unemusculature énorme, et aucune surface solide ne vient jîroduire un choc. Par M. Gallail. dans le vide immense dont le peintre a fait le point de départ de sa miseen scène dramatique. Il y a dans-cette œuvre une incontestable har-diesse de conception qui jure étrangement avec lesprit prosaïque mis 198 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. à la mode par le réalisme contemporain. Mais ces figures dun des-sin uniforme ont une monotonie dallure et une mollesse dexécution quidénotent en somme plus daudace que de savoir. Wiertz, nous le savons,est regardé en Belgique comme un artiste de premier ordre, et si descritiques savisent de joindre à leur enthousiasme quelques timidesréserves, on leur donne un brevet desprit court qui ne comprendpas les écarts du génie et signale des taches dans le soleil. Quand ilest livré à lui-même et quil ninterroge pas ses cartons pour y compulserRubens et Michel-Ange, Wiertz nous apparaît comme un penseurbizarre, en proie à certaines hallucinations qui ont parfois de la gran-deur, mais qui sont le plus
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