. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Nouv. éd. ornée de 75 jolies gravures . Celles qui se laissent vain-cre au plaisir, ne doivent plus senommer femmes , mais hommes ,dont la fureur et la débauche desfemmes relèvent lhonneur au lieu delui donner atteinte. Un homme quise venge de son ennemi, et qui letue pour un démenti, passe pour unhomme brave, et lest en effet. Cestla même chose quand il aime unedouzaine cle femmes avec la lhonneur des femmes a un au-tre fondement, cest-à-dire, la dou-ceur, la patience et la chasteté. Vousparlez des sages, repartit Hi
. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Nouv. éd. ornée de 75 jolies gravures . Celles qui se laissent vain-cre au plaisir, ne doivent plus senommer femmes , mais hommes ,dont la fureur et la débauche desfemmes relèvent lhonneur au lieu delui donner atteinte. Un homme quise venge de son ennemi, et qui letue pour un démenti, passe pour unhomme brave, et lest en effet. Cestla même chose quand il aime unedouzaine cle femmes avec la lhonneur des femmes a un au-tre fondement, cest-à-dire, la dou-ceur, la patience et la chasteté. Vousparlez des sages, repartit Hircan. Jenen veux point connoitre dautres,répliqua ny en avoitpoint de folles, dit Nomerfide, ceuxqui veulent être crus de tout ce quilsdisent et fout, pour corrompre lasimplicitédes femmes, se trouveroientbien loin de leur compte. Je vous ï56 CONTES DE LA REINE prie, Nomerfîde , dit Gucbron , qupje vous donne ma voix , afin quevous fassiez un conte sur ce sujet. Jevous en dirai un , répondit Nomer-fîde , autant avantageux à un amant,que le vôtre est désavantageux aux. BE NAVARRE. 1^7 XLIV\ CONTE. Deux amans qui jouirent habilement dçleurs amours, dont le dénouement futheureux. Il y avoit à Paris deux bourgeois ,lun politique et lautre marchand dedraps et soie, qui setoient toujoursfort aimes, et se frequentoient fortfamilièrement. Le politique avoit unjeune fils nommé Jacques , jeunehomme assez mettable en bonne com-rpagnie, qui, à la faveur de son père,alloit souvent chez le marchand , quiavoit une belle fille nommée Fran-çoise. Jacques fit si bien auprès deFrançoise, quil sentit quelle Jï8 CONTES DE I,A H RI NE jnoit pas moins quelle étoit aimé ces entrefaites on envoya unearmée en Provence pour sopposer àja descente que Charles dAutricheavoit dessein dy faire. Jacques futobligede suivre larmée, parce que sacharge ly appelnit. A peine fut-ilau camp, quil reçut nouvelles de la5nort de son père. Cette nouvelleint
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