. Les Fiancees Merveilleuses . ? — Qui je suis ? Je suis Aimantino, le génie de lamine. Ce que je veux? Je veux étreindre le fer que jevois, que japproche. Une furie mystérieuse, une forceirrésistible me font aimer ce métal ; je le veux, il mattire,il mappelle, il faut que je le serre comme un fou, unenragé; quand il nobéit pas à mon attirance, je vais àlui; laiguille de la bergère accourut et jai sauté sur tonépée. Le fer est mon ami. — Seigneur, seigneur, mon aiguille, cria la berge-rette. — Eh bien! étourdie, quest-ce encore? Te la laisses-tu voler à nouveau ? — Non pas, maître, mais elle b


. Les Fiancees Merveilleuses . ? — Qui je suis ? Je suis Aimantino, le génie de lamine. Ce que je veux? Je veux étreindre le fer que jevois, que japproche. Une furie mystérieuse, une forceirrésistible me font aimer ce métal ; je le veux, il mattire,il mappelle, il faut que je le serre comme un fou, unenragé; quand il nobéit pas à mon attirance, je vais àlui; laiguille de la bergère accourut et jai sauté sur tonépée. Le fer est mon ami. — Seigneur, seigneur, mon aiguille, cria la berge-rette. — Eh bien! étourdie, quest-ce encore? Te la laisses-tu voler à nouveau ? — Non pas, maître, mais elle bouge, regardez : elletourne entre mes doigts, on dirait quelle vit. )) Sur la paume de la main, laiguille, en effet, tournoyait,virevoltait; si, de son petit doigt, la fillette linclinait soit àdroite, soit à gauche, vite la pointe en face revenait,oscillait, enfin sarrêtait au même point. Le gnome souriait, malicieux. « Prince, fit-il, écoute; je veux tapprendre ce que tu 100 DANILO ET MANDOSINE. cherches. La terre toujours blanche, la tour de cristal oùla princesse Mandosine est captive, je vais te dire où ellessont. Cest là, tout droit, au Nord où la terre finit, oùFaiguille te guidera. Cest en vain que tu voudrais lafaire obliquer à droite, à gauche, elle reviendrait vers lepoint que tu cherches, comme ta pensée et ta volonté yconvergent. Suis-la, va tout droit vers le lieu quelle temontre de son doigt dacier si fin, si pointu. Prends celle-ci que je te donne. — Mais, quand viendra la nuit sans lune, commentpourrai-je me guider? — Prince, tu regarderas le ciel, je vais te montrer labelle étoile qui marque le chemin vers le royaume du Pôle. )) ~ 101 — DANILO ET MANDOSINE Ainsi le Prince reprit la route cette fois tracée; jouret nuit il galopait pour hâter la délivrance tant attenduepar la princesse. Il vit peu à peu les terres devenir tristes,incultes, sauvages; la bise soufflait lugubre et glacée, maisle devoir soutenait D


Size: 1889px × 1323px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, bookpublisherparis, bookyear1916