Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . nement, tes témoignages sont unanimes. Elle avait voulu être enterrée dans le vieuxcimetière de Windsor, et elle avait demandéquon ne mit sur sa tombe quune simple pierre,mais elle navait pas défendu quon y gravât uneinscription, et cette inscription fut copieuse: elletavait elle-même préparée, en vers : Amour, prends ton pinceau, esquisse ses traits,son âme, sa candeur; tu ne paieras encore quefaiblement lhommage sincère dont elle honoraton culte. Si tu tenorgueillis de ta puissance,ce fut sans doute depuis que tu ly soumis; situ chéris t


Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . nement, tes témoignages sont unanimes. Elle avait voulu être enterrée dans le vieuxcimetière de Windsor, et elle avait demandéquon ne mit sur sa tombe quune simple pierre,mais elle navait pas défendu quon y gravât uneinscription, et cette inscription fut copieuse: elletavait elle-même préparée, en vers : Amour, prends ton pinceau, esquisse ses traits,son âme, sa candeur; tu ne paieras encore quefaiblement lhommage sincère dont elle honoraton culte. Si tu tenorgueillis de ta puissance,ce fut sans doute depuis que tu ly soumis; situ chéris ton pouvoir, cest dès linstant quillasservit à tes lois. Pleure sa destinée, tu nelas que trop assombrie ! Répare tes torts enverselle en amenant sur sa tombe celui qui navançacjue trop sûrement, par son indifférence, linstantfatal qui la ravit à lamitié. Cest clone un roman sentimental, avec sesdouloureuses déceptions, qui sévoque par cetteépitaptie. Mais son aventure, Mary Robinsonla contée sans avoir recours aux apparences. D-ap> Mary Robinson /(? portrait de Gainsborougn. LES MEMOIRES DE MARY ROBINSON 141 dune fiction, en nommant celui en qui elle voyaitlauteur de ses maux. Cest une douce victime quise peint là, attestant sa candeur et sa vertu, etjamais belle pécheresse ne fit de ces deux mots untel abus. On a des raisons de croire, cependant,quelle nen resta pas à cette seule faiblesse. I Mary avait lâme romanesque. Elle disaitêtre venue « en ce monde de duplieité et dedouleur » par une nuit tragique, semblantannoncer les orages de sa vie. Les habitantsde Bristol (elle avait vu le jour dans un anciencloître, appuyé à la cathédrale) ne se souvenaientpas, assurait-elle, davoir jamais vu une aussiaffreuse tourmente, qui avait ébranlé cette mai-son gothique. Sa mère descendait du philosopheJean Locke, et elle eut besoin de se souvenir,dans son existence malchanceuse, cj[uelle étaitla petite-fdle dun philosophe. Elle avait eu unfi


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