. La comédie humaine. pondant : — Ai-je besoin de te leredire ? — Ah! mon enfant, cest que moi-même jai quitté monpère pour suivre mon mari !... mon père était seul cepen-dant, il navait que moi Est-ce là ce que Dieupunit dans ma vie!... Ce que je te demande, cest de temarier au goût de ton père, de lui conserver une placedans ton cœur, de ne pas le sacrifier à ton bonheur, de legarder au milieu de la famille. Avant de perdre la vue, jelui ai écrit mes volontés, il les exécutera; je lui enjoinsde retenir sa fortune en entier, non pas que jaie une penséede défiance contre toi, mais e


. La comédie humaine. pondant : — Ai-je besoin de te leredire ? — Ah! mon enfant, cest que moi-même jai quitté monpère pour suivre mon mari !... mon père était seul cepen-dant, il navait que moi Est-ce là ce que Dieupunit dans ma vie!... Ce que je te demande, cest de temarier au goût de ton père, de lui conserver une placedans ton cœur, de ne pas le sacrifier à ton bonheur, de legarder au milieu de la famille. Avant de perdre la vue, jelui ai écrit mes volontés, il les exécutera; je lui enjoinsde retenir sa fortune en entier, non pas que jaie une penséede défiance contre toi, mais est-on jamais sûr dun gendre?Moi, ma fille, ai-je été raisonnable? Un clin dœil a décidéde ma vie. La beauté, cette enseigne si trompeuse, a dit MODESTE MIGNON. 107 vrai pour moi; mais, dùt-il en être de même pour toi,pauvre enfant, jure-moi que si, de même que ta mère,lapparence tentraînait, tu laisserais à ton père le soin desenquérir des mœurs, du cœur et de la vie antérieure de. celui que tu aurais distingué, si par hasard tu distinguaisun homme. — Je ne me marierai jamais quavec le consentementde mon père, répondit Modeste. La mère garda le plus profond silence après avoir reçucette réponse, et sa physionomie quasi morte annonçait Io8 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. quelle la méditait à la manière des aveugles, en étudianten elle-même laccent que sa fille y avait mis. — Cest que, vois-tu, mon enfant, dit enfin madameMignon après un long silence, si la faute de Caroline mefait mourir à petit feu, ton père ne survivrait pas à latienne ; je le connais, il se brûlerait la cervelle, il ny auraitplus ni vie ni bonheur sur la terre pour — Modestefit quelques pas pour séloigner de sa mère, et revint unmoment après. — Pourquoi mas-tu quittée? demandamadame Mignon. — Tu mas fait pleurer, maman, répondit Modeste. — Eh! bien, mon petit ange, naimespersonne, ici?... tu nas pas dattentif? demanda-t


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