. Contes De Fees . larobe couleur du soleil, le fils du roi, à qui cetteferme appartenait, vint y descendre pour se re-poser en revenant de la chasse. Ce prince était jeune, beau et admirablementbien fait, lamour de son père et de la reine samère, adoré des peuples. On offrit à ce jeuneprince une collation champêtre, quil accepta ;puis il se mit à parcourir les basses-cours et tousleurs recoins. En courant ainsi de lieu en lieu, il entra dansune sombre allée, au bout de laquelle il vit uneporte fermée. La curiosité lui fit mettre lœil à laserrure. Mais que devint-il en apercevant la prin-cesse
. Contes De Fees . larobe couleur du soleil, le fils du roi, à qui cetteferme appartenait, vint y descendre pour se re-poser en revenant de la chasse. Ce prince était jeune, beau et admirablementbien fait, lamour de son père et de la reine samère, adoré des peuples. On offrit à ce jeuneprince une collation champêtre, quil accepta ;puis il se mit à parcourir les basses-cours et tousleurs recoins. En courant ainsi de lieu en lieu, il entra dansune sombre allée, au bout de laquelle il vit uneporte fermée. La curiosité lui fit mettre lœil à laserrure. Mais que devint-il en apercevant la prin-cesse si belle et si richement vêtue, quà son airnoble et modeste il la prit pour une divinité!Limpétuosité du sentiment quil éprouva dans ce PEAU DÂNE. il5 moment laurait porté à enfoncer la porte, sansle respect que lui inspira cette ravissante per-sonne. Il sortit avec peine de cette allée sombre etobscure, mais ce fut pour sinformer quelle étaitU personne qui demeurait dans celte petite chan). bre. On lui répondit que cétait un souillon qu^onnommait Peau dAne, à cause de la peau dont elleshabillait; et quelle était si sale et si crasseuse,que personne ne la regardait ni ne lui parlait, etquon ne lavait prise que par pitié, pour garderles moulons et les dindons. Le prince, peu satisfait de cet éclaircissemeal. 116 PEAU DÂNE. vit bien que ces gens grossiers nen savaient pasdavantage, quil était inutile de les revint au palais du roi son père, plus amou-reux quon ne peut dire, ayant continuellementdevant les yeux la belle ima^e de cette divinitéquil avait vue par le trou de la serrure. Il serepentit de navoir pas heurté à la porte, et sepromit bien de ny pas manquer une autre fois. Mais lagitation de son sang causée par lardeurde son amour, lui donna dans la même nuit unefièvre si terrible, que bientôt il fut réduit à lex-trémité. La reine sa mère, qui navait que luidenfant, se désespérait de ce que tous les remè-nes é
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