Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . que, sous le règne suivant, plusieurs bourgeoises, flèresde leurs immenses revenus, fières surtout du pouvoir municipal quexerçaitleur famille, affichent dans leur costume un luxe inusité, et se couvrent defourrures précieuses, de riches étoffes, dont lusage leur était encore légale-ment interdit. Alors la noblesse proteste et crie au scandale; nous lisons dans une ordon-nance de Philippe le Bel, qui sappuyait moins sur les bourgeois que sur lesnobles, et qui ne ménageait pas les premiers en matière dimpôts : « Nulle V


Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . que, sous le règne suivant, plusieurs bourgeoises, flèresde leurs immenses revenus, fières surtout du pouvoir municipal quexerçaitleur famille, affichent dans leur costume un luxe inusité, et se couvrent defourrures précieuses, de riches étoffes, dont lusage leur était encore légale-ment interdit. Alors la noblesse proteste et crie au scandale; nous lisons dans une ordon-nance de Philippe le Bel, qui sappuyait moins sur les bourgeois que sur lesnobles, et qui ne ménageait pas les premiers en matière dimpôts : « Nulle VIE PRIVÉE. bourgeoise naura char; elles ne pourront porter ni or, ni pierres précieuses,ni couronnes dor ou dargent. Les bourgeois, qui ne sont ni prélats ni per-sonnages en dignité, nauront torche (flambeau) de cire. Un bourgeois quipossédera la valeur de deux mille livres tournois et au dessus pourra sefaire faire une robe de douze sous six deniers, et sa femme, une robe de seizesous au plus. » Le sou, qui nétait quune monnaie de compte, peut être. Fig. 5a. — LEnfant nouveau-né, daprès une miniature de YHistoire de la Belle Hélaine;manuscrit du quinzième siècle à la Bibliothèque impériale de Paris. évalué à 20 francs, et le denier à 1 franc; mais il faut toujours avoir égardà la différence énorme de la valeur de largent; doù il résulte que 20 francs,au treizième siècle, équivalaient à plus de 200 francs au taux actuel. Mais ces prescriptions somptuaires étaient si peu et si mal observées, quetous les successeurs de Philippe le Bel se crurent obligés de les renouveler,ce qui nempêche pas quun siècle après la mort de ce roi fiscal, Charles VIIpassait condamnation sur les excès du iuxe des habits, dans le préambuledune ordonnance qui ne fut pas mieux exécutée que les autres : « Il fut re- 92 MŒURS ET USAGES. montré audit seigneur (le roi Charles VII) que, de toutes les nations de laterre habitable, il ny en avoit poin


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