. Jean qui grogne et Jean qui rit . rne. JEAN. Cest vrai, ça, monsieur! Nous nous entendonssi bien ! » Kersac était resté la bouche ouverte, les yeuxécarquillés, tenant une brosse en lair dune mainet une bottine de lautre. M. Abel savança vers luien riant. Kersac, sans penser au cirage qui noircis-sait ses mams, prit celles de M. Abel dans lessiennes et les serra avec la force dun charretierherculéen. M. Abel, qui ne le lui cédait en riensous ce rapport, serra à son tour, jusquà ce queKersac eût jeté une espèce de cri de douleur. KEBSAC. Sac à papier! quelle poigne! Eh bien, monsieur!si vous ê


. Jean qui grogne et Jean qui rit . rne. JEAN. Cest vrai, ça, monsieur! Nous nous entendonssi bien ! » Kersac était resté la bouche ouverte, les yeuxécarquillés, tenant une brosse en lair dune mainet une bottine de lautre. M. Abel savança vers luien riant. Kersac, sans penser au cirage qui noircis-sait ses mams, prit celles de M. Abel dans lessiennes et les serra avec la force dun charretierherculéen. M. Abel, qui ne le lui cédait en riensous ce rapport, serra à son tour, jusquà ce queKersac eût jeté une espèce de cri de douleur. KEBSAC. Sac à papier! quelle poigne! Eh bien, monsieur!si vous êtes de cette trempe, il vaut mieux vousavoir pour ami que pour ennemi. Dis donc, Jean,tu ne mavais pas dit cela? JEAN. Cest que je ne le savais pas. M. Abel mavait tou-jours serré les mains bien doucement, sans me fairede Ah! mon Dieu! regardez donc vos mains,monsieur! Pleines de cirage, ajouta Jean en ABEL, riant aussi. Cest, ma foi, vrai. Noires comme si javais cirémes bottes. ^n/i//X//r ^^^ ^^^. JEAX QUI RIT 333 KERSAC. Bien pardon, monsieur, cest moi! Je ny ai paspensé! Cest que nous venions de parler de vous,monsieur, et alors vous comprenez. — Je comprends, dit Abel en adressant à Jeanun sourire affectueux. Et puisque jai les mainsnoires comme les vôtres, je vais vous aider à dé-pêcher votre ouvrage; nous allons décrotter toutcela, comme trois bons amis. » M. Abel mit un tablier de Barcuss, saisit unebrosse, un petit brodequin de Suzanne, et se mit àbrosser et à cirer comme un vrai décrotteur. Ker-sac le regardait avec un étonnement qui faisait rireM. Abel, déjà enchanté du nouveau rôle quil sétaitadjugé. Quand ils eurent fmi, Abel proposa de descendreà la cuisine pour se savonner les mains; ils j allè-rent tous les trois; le cuisinier, accoutumé auxexcentricités de M. Abel, lui présenta une terrinedeau tiède et un morceau de savon, sans demanderdoù provenait ce cirage sur les mains de M. Abel;Jean et Kersac se


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