. Gazette des beaux-arts . r. Le roi sansdoute lui voulait du bien ; mais Frédéric-Guillaume III navait pas lima-gination dirigée vers les arts. On prétend que la vue des monuments deParis, en 1814, lui fit éprouver la première impression artistique profondede sa vie. Auparavant, il ne voyait dans les arts libéraux quun moyen utile,mais fort indirect, de contribuer à linstruction des peuples, et comme ilne se piquait point dêtre un connaisseur, il sen tenait volontiers aux répu-tations acquises. Cest ainsi quil chargea Rauch doffrir à Ganova lexécu-tion du monument de la feue reine. « Lartiste


. Gazette des beaux-arts . r. Le roi sansdoute lui voulait du bien ; mais Frédéric-Guillaume III navait pas lima-gination dirigée vers les arts. On prétend que la vue des monuments deParis, en 1814, lui fit éprouver la première impression artistique profondede sa vie. Auparavant, il ne voyait dans les arts libéraux quun moyen utile,mais fort indirect, de contribuer à linstruction des peuples, et comme ilne se piquait point dêtre un connaisseur, il sen tenait volontiers aux répu-tations acquises. Cest ainsi quil chargea Rauch doffrir à Ganova lexécu-tion du monument de la feue reine. « Lartiste italien refusa et recom-manda instamment Rauch, quil avait fait recevoir membre de lAcadémiede Saint-Luc, au roi Frédéric-Guillaume. Malgré la recommandation dusculpteur le plus renommé de lépoque, la statue de la reine fut mise auconcours. Canova et Thorwaldsen sabstinrent dy prendre part de peurdêtre préférés à leur jeune ami . » 1. De lart allemand au xix° siècle. Revue germanique, juin s T A l- U E DU F It É D É R I C LE G R A ^• 1) , A B F. Il L I NPai- ). 10 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. En mai 1811, Rauch était rappelé à Berlin par le roi qui adoptait avecentlioiisiasnie son modèle, et le voulait voir exécuter sans la moindre mo-dification. La composition tout entière loi plaisait, mais ce qui le ravis-sait; cétait la ressemblance idéale et vivante à la fois de sa chère compa-gne, cette physionomie si pure, ces traits si fidèlement rendus; le profilsurtout lui causait une é indicible, une tristesse inconnue, qui por-tait en elle-même sa consolation. Un succès tellement inespéré, le retour en Allemagne dans des circon-stances politiques de plus en plus pénibles, la concentration des souvenirsdouloureux quil lui fallait évoquer pour les réaliser en une œuvre dart,toiites ces secousses morales mirent la vie de Rauch en danger. Les mé-decins, pour combattre la fièvre qui le dévorait, le renvoyèrent en Ita


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