. Un Enfant Gate . -reau prisait avec un petit sourire équivoque,dissimulait ses pieds sous la banquette, mais nesoufflait mot. Au moment dêtre débarrassé du petit tyran, ilpouvait bien se montrer magnanime. Il poussa néanmoins un profond soupir de sou-lagement quand le train arriva en gare de Ren-nes, et il marcha précipitamment vers le buffetoù Léopold devait se rencontrer avec son conduc-teur. Mme Massereau le suivit non moins em-pressée. Sa dernière lettre était écrite en termessi désespérés quelle avait nourri le secret espoirque le colonel lui accorderait les vacances quiallaient souvrir
. Un Enfant Gate . -reau prisait avec un petit sourire équivoque,dissimulait ses pieds sous la banquette, mais nesoufflait mot. Au moment dêtre débarrassé du petit tyran, ilpouvait bien se montrer magnanime. Il poussa néanmoins un profond soupir de sou-lagement quand le train arriva en gare de Ren-nes, et il marcha précipitamment vers le buffetoù Léopold devait se rencontrer avec son conduc-teur. Mme Massereau le suivit non moins em-pressée. Sa dernière lettre était écrite en termessi désespérés quelle avait nourri le secret espoirque le colonel lui accorderait les vacances quiallaient souvrir. En passant le seuil du buffet,sa physionomie révéla quelle sétait fait illusion,et son regard sarrêta mécontent et troublé surun homme dune quarantaine dannées, coiffédune casquette à lisérés dargent, qui fumaitflegmatiquement dans une grosse pipe de bois. M. Massereau sétait avancé vers lui et, lui frap-pant familièrement sur lépaule : « Ah! mon brave Choucroute, dit-il. vous navez. UN ENFANT GATE 83 pas lair de vous douter que le train est arrivé. » Lhomme ôta à la fois sa pipe dentre ses dentset sa casquette de dessus des cheveux rouxcoupés ras qui faisaient ressembler sa tête à unecoque de châtaigne fanée. « Le garçon mafait tit que cétait le train deSaint-Malo qui arrifait, répondit-il. Où est le pe-ut monsieur? — Là, devant le buffet; il arrête le menu deson déjeuner, sans doute. » Léopold avait entraîné sa marraine devant latable où étaient étalés les comestibles du jour. Il dévorait de ses petits yeux de gourmand : lesjambons roses, les poulardes dorées, les saucis-sons enveloppés de papier de plomb. Mme Mas-sereau, qui se remettait difficilement de limpres-sion désagréable que la vue de Guillaume Ris-chen, dit Choucroute, lui avait fait éprouver,regardait vaguement le maître dhôtel, qui, armédun coutelas à la lame brillante, enlevait artis-tement de larges tranches dun superbe rosbif. « Quels sont v
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