. Les malheurs de Sophie . ortir; detemps en temps elle allongeait le bras pour rece-voir la pluie; puis elle allongea un peu le cou pouren recevoir quelques gouttes sur la tête. En pas-sant sa tête ainsi en dehors, elle vit que la gout-tière débordait et quil en tombait un grand jetdeau de pluie. Elle se souvint en même temps queles cheveux de Camille frisaient mieux quand ilsétaient mouillés. « Si je mouillais les miens, dit-elle, ils friseraientpeut-être! » Et voilà Sophie qui sort malgré la pluie, quimet sa tête sous la gouttière, et qui reçoit, à sagrande joie, toute leau sur la tête, sur


. Les malheurs de Sophie . ortir; detemps en temps elle allongeait le bras pour rece-voir la pluie; puis elle allongea un peu le cou pouren recevoir quelques gouttes sur la tête. En pas-sant sa tête ainsi en dehors, elle vit que la gout-tière débordait et quil en tombait un grand jetdeau de pluie. Elle se souvint en même temps queles cheveux de Camille frisaient mieux quand ilsétaient mouillés. « Si je mouillais les miens, dit-elle, ils friseraientpeut-être! » Et voilà Sophie qui sort malgré la pluie, quimet sa tête sous la gouttière, et qui reçoit, à sagrande joie, toute leau sur la tête, sur le cou, surles bras, sur le dos. Lorsquelle fut bien mouillée,elle rentra au salon et se mit à essuyer sa tête avecson mouchoir, en ayant soin de rebrousser ses che-veux pour les faire friser. Son mouchoir fut trempéen une minute; Sophie voulut courir dans sachambre pour en demander un autre à sa bonne,lorsquelle se trouva nez à nez avec sa , toute mouillée, les cheveux hérissés, lair. Et voilà Sophie qui se met la tète sous la gouttière. LES MALHEURS DE SOPHIE 57 effaré, resta immobile et tremblante. La maman,étonnée dabord, lui trouva une figure si ridiculequelle éclata de rire. <c Voilà une belle idée que vous avez eue, made-moiselle! lui dit-elle. Si vous voyiez la figure quevous avez, vous ririez de vous-même comme je lefais maintenant. Je vous avais défendu de sortir;vous avez désobéi comme dhabitude; pour votrepunition vous allez rester à dîner comme vous êtes,les cheveux en lair, la robe trempée, afin que votrepapa et votre cousin Paul voient vos belles inven-tions. Voici un mouchoir pour achever de vousessuyer la figure, le cou et les bras. » Au moment où Mme de Réan finissait de parler,Paul entra avec M. de Réan ; tous deux sarrêtèrentstupéfaits devant la pauvre Sophie, rouge, hon-teuse, désolée et ridicule; et tous deux éclatèrentde rire. Plus Sophie rougissait et baissait la tête,plus elle prenai


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