Anna : ou, La piété filiale . jeune pia-niste française qui désirait consacrer son talentà former des élèves de son sexe. Mais ce- an-nonces navaient rien produit; lAllemagne,patrie des Haydn et des Mozart, est en quel-que sorte la terre classique du piano. Dun autrecôté, si les Viennois accueillent avec faveur lesétrangers, ils ne se livrent à eux quavec beau-coup de réserve. et peu de gens étaient tentésde voir ou dentendre là pianiste française. Par un préjugé peu favorable a notre pays,les étrangers, les Allemands surtout, sont per-suadés que les Français nont pas de musique,et que leur or


Anna : ou, La piété filiale . jeune pia-niste française qui désirait consacrer son talentà former des élèves de son sexe. Mais ce- an-nonces navaient rien produit; lAllemagne,patrie des Haydn et des Mozart, est en quel-que sorte la terre classique du piano. Dun autrecôté, si les Viennois accueillent avec faveur lesétrangers, ils ne se livrent à eux quavec beau-coup de réserve. et peu de gens étaient tentésde voir ou dentendre là pianiste française. Par un préjugé peu favorable a notre pays,les étrangers, les Allemands surtout, sont per-suadés que les Français nont pas de musique,et que leur organisation se refuse à sentir leseffets de la mélodie. Ce qui doit surtout sur- 132 ASSA. prendre, cest de voir les Anglais, ces peuplesqui sifflent un air et ne le chantent pas, ou quiprennent un charivari pour de lharmonie, par-tager sur ce point lopinion des Allemands, etsécrier de ce ton tranchant quils prennenttoutes les fois quils ont à parler de nous : « Ilny a pas de bonne musique en France. ». CHAPITRE X. Le concert. Cependant lannonce des journaux ne fut pasentièrement perdue. Le baron de Braun sétaitrendu depuis peu de temps adjudicataire de laferme des théâtres de Vienne, avec le titre desous-directeur, et, comme tel, il était chargéde tous les détails de ladministration, de lad-mission des acteurs ou des chanteurs, de lor-donnance des fêtes, de la révision des pièces etdelà composition des spectacles. Il avait lu dansYEuropairchen Annalen (Annales européennes) 134 ANNA. lavis inséré par la pianiste française, et, nesongeant quà ses intérêts, quil confondaitavec ceux cln théâtre, il sétait imaginé que,si lartiste qui sannonçait avait du talent, ilpourrait le mettre a profit et se procurer ainsiquelques bonnes recettes. Il se rendit donc chezle marquis de Saint-Ange, auquel il se présentaavec toute la morgue dun baron allemand quipeut compter seize quartiers. Le marquis, deson côté, le reçut avec la froide polites


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