. Carnet de route d'un officier d'Alpins . ïonnette dans les chasseur se retourne, furieux et rageur, et, enréponse, lui plante la sienne en plein dans la figure,et, par un hasard prodigieusement heureux, dans labouche. Je vois enfin un blessé allemand, attrapant un de meschasseurs par le pied, le faisant trébucher sur lui-mê jai dans une vision la conscience dun corps-à-corpsde deux hommes roulés sur le sol, et se servant de leursbaïonnettes comme poignards. Enfin, cest fini pour le moment. Je maperçois quenous avons rejeté les Allemands dans le fond du ils vont rev


. Carnet de route d'un officier d'Alpins . ïonnette dans les chasseur se retourne, furieux et rageur, et, enréponse, lui plante la sienne en plein dans la figure,et, par un hasard prodigieusement heureux, dans labouche. Je vois enfin un blessé allemand, attrapant un de meschasseurs par le pied, le faisant trébucher sur lui-mê jai dans une vision la conscience dun corps-à-corpsde deux hommes roulés sur le sol, et se servant de leursbaïonnettes comme poignards. Enfin, cest fini pour le moment. Je maperçois quenous avons rejeté les Allemands dans le fond du ils vont revenir, ils sont trop nombreux. Je meporte sur la gauche, où mon camarade a subi une sem-blable attaque. Je le trouve dressé sur la crête, les yeuxilluminés et comme resplendissants. Il nétait pas blessénon plus. Je lui crie : — Nous les avons refoulés. Ils vont remonter. Quefaut-il faire ? — Recommencer !... Le bataillon na pas eu le temps encore de faire face àcette attaque. Je recharge mon revolver, et cette fois-ci. ^ ,1, ( 1 .•rl,0\ iIli r, ; «r ). i. Gerbé — Crépuscule. UN EPISODE DE LA BATAILLE DE LA MARNE 77 jai ridée de prendre dans lautre main un browningque je porte sur moi. Je retourne vers mes hommes. Ladeuxième attaque allemande se dessine. Ils remontentvers nous avec une impétuosité semblable à la première,toujours entraînés par les phrases musicales, lugubres etcriardes à la fois, de leurs petits fifres de combat. Cette fois-ci, mes hommes nattendent pas mon com-mandement. Nous nous déclanchons tous spontanémentet tombons sur les assaillants. Cest de nouveau la mêléesanglante, le corps-à-corps brutal et enivrant, où lâmeguerrière du soldat français se révèle dans toute sasplendeur. Les vieux comme les jeunes, les trembleurscomme les audacieux, tous, en ces minutes-là, appren-nent à mépriser la mort pour eux-mêmes et à la semerchez lennemi. Mes deux revolvers sont déchargés. Jattrape la


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