. La comédie humaine . -pendance absolue du magistrat inférieur, et il sagissaitdans ce procès de lhonneur, de la considération de sonmeilleur ami, de lun de ses plus chauds protecteurs, lecomte de Sérisy, ministre dEtat, membre du conseilprivé, le vice-président du Conseil-dEtat, le futur chan-celier de France, au cas où le noble vieillard qui remplis-sait ces augustes fonctions* viendrait à mourir. Monsieurde Sérisy avait le malheur dadorer sa femme quand même,il la couvrait toujours de sa protection. Or, le Procureur- SPLENDEURS ET MISERES DES 105 général devinait bien lafFreu


. La comédie humaine . -pendance absolue du magistrat inférieur, et il sagissaitdans ce procès de lhonneur, de la considération de sonmeilleur ami, de lun de ses plus chauds protecteurs, lecomte de Sérisy, ministre dEtat, membre du conseilprivé, le vice-président du Conseil-dEtat, le futur chan-celier de France, au cas où le noble vieillard qui remplis-sait ces augustes fonctions* viendrait à mourir. Monsieurde Sérisy avait le malheur dadorer sa femme quand même,il la couvrait toujours de sa protection. Or, le Procureur- SPLENDEURS ET MISERES DES 105 général devinait bien lafFreux tapage que ferait, dans lemonde et à la Cour, la culpabilité dun homme dontle nom avait été si souvent marié malignement à celuide la comtesse. — Ah! se disait-il en se croisant les bras, autrefois lepouvoir royal avait la ressource des é Notremanie dégalité tuera ce Ce digne magistrat connaissait lentraînement et lesmalheurs des attachements illicites. Esther et Lucien. avaient repris, comme on la vu, lappartement où le comtede Granville avait vécu maritalement et secrètement avecmademoiselle de Bellefeuille, et doù elle sétait enfuie unjour, enlevée par un misérable (Voir Un Double Ménage,Scènes de la Vie privée). Au moment où le Procureur-général se disait : «Ca-musot nous aura fait quelque sottise!» le )uge dinstruc-tion frappa deux coups h la porte du cabinet. — Eh! bien, mon cher Camusot, comment va lafFairedont je vous parlais ce matin? lo6 SCÈNES DE LA VIE PARISIENNE. — Mal, monsieur le comte, lisez et jugez-en vous-même? II tendit les deux procès-verbaux des interrogatoires àmonsieur de Granville, qui prit son lorgnon et alla liredans lembrasure de la croisée. Ce fut une lecture rapide. — Vous avez fait votre devoir, dit le Procureur-géné-ral dune voix émue. Tout est dit, la Justice aura Vous avez fait preuve de trop dhabileté pourquon se prive jamais dun juge dinstruction tel


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