Fables de La Fontaine . mple etnaïf, un cœur droit et bienfaisant, une ame sensible et pas-sionnée. Son air étoit affable, sa physionomie froide, inexpres-sive; sa contenance embarrassée. Lhabitude dobserver le rendoitdistrait et rêveur. « La Fontaine, dit Chamfort en terminant son éloge, offrit» le singulier contraste dun conteur trop libre et dun excellent» moraliste ; doué de lesprit le plus fin, il devint en tout le modèle VIII VIE DE LA FONTAINE. de la simplicité; il déroba, sous lair dune négligence quel-quefois réelle, les artifices de la composition la plus savante,fit ressembler lart


Fables de La Fontaine . mple etnaïf, un cœur droit et bienfaisant, une ame sensible et pas-sionnée. Son air étoit affable, sa physionomie froide, inexpres-sive; sa contenance embarrassée. Lhabitude dobserver le rendoitdistrait et rêveur. « La Fontaine, dit Chamfort en terminant son éloge, offrit» le singulier contraste dun conteur trop libre et dun excellent» moraliste ; doué de lesprit le plus fin, il devint en tout le modèle VIII VIE DE LA FONTAINE. de la simplicité; il déroba, sous lair dune négligence quel-quefois réelle, les artifices de la composition la plus savante,fit ressembler lart au naturel, souvent même à linstinct;cacha son génie par son génie même, tourna lopposition deson esprit et de son ame au profit de son talent, et fut, dansle siècle des grands écrivains, sinon le premier, du moins leplus étonnant. Malgré ses défauts, il sera toujours le plusrelu de tous les auteurs , et conservera le surnom à?inimitable,devenu , pour ainsi dire, inséparable de son nom. » EPITRE DEDICATOIRE A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN Monseigneur, 57/ y a quelque chose dingénieux dans la république des lettres ,on peut dire que cest la manière dont Esope a débité sa morale. Ilseroit véritablement à souhaiter que dautres mains que les miennes yeussent ajouté les ornements de la poésie , puisque le plus sage des an-ciens a jugé quils ny éloientpas inutiles. Jose, Monseigneur, vousen présenter quelques essais. Cest un entretien convenable à vos pre-mières années. Vous êtes en un âge où lamusement et les jeux sontpermis aux princes ; mais en même temps vous devez donner quelques-unes de vos pensées à des réflexions sérieuses. Tout cela se rencontreaux fables que nous devons à Esope. Lapparence en est puérile , jele confesse ; mais ces puérilités servent denveloppe à des vérités im-portantes. Je ne doute point, Monseigneur, que vous ne regardiez favorable-ment des inventions si utiles et tout ensemble si agréables : car qu


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