. Eugène Carrière, peintre et lithographe . ate de la continuité universelle, le mys-tère visible de la vie ininterrompue. Son visage resplendis-sait de joie, toutes les formes amies lentouraient, lui faisaient comme un cortège approbateur, il marchait danslivresse pure de lintelligence et de lamour. 11 était magni-fique. Ses amis, ses enfants navaient quà lécouter, à lecontempler, et à se taire. Il ramassait dans son cœur toutce quils ignoraient deux-mêmes et leur en versait lalumière par sa paroleet son regard. Qu and on letrouvait chez lui, onmontait presquetoujours droit à songrand atelier


. Eugène Carrière, peintre et lithographe . ate de la continuité universelle, le mys-tère visible de la vie ininterrompue. Son visage resplendis-sait de joie, toutes les formes amies lentouraient, lui faisaient comme un cortège approbateur, il marchait danslivresse pure de lintelligence et de lamour. 11 était magni-fique. Ses amis, ses enfants navaient quà lécouter, à lecontempler, et à se taire. Il ramassait dans son cœur toutce quils ignoraient deux-mêmes et leur en versait lalumière par sa paroleet son regard. Qu and on letrouvait chez lui, onmontait presquetoujours droit à songrand atelier dusecond étage. Il étaitrarement seul. Il yavait là presquetoujours sa gardehabituelle dorgueilingénu, un ou plu-sieurs de ses enfantstravaillant à sescôtés, un ami sou-vent, Geffroy ouDolent, CharlesMorice ou Séailles,Hamel ou Roger-Marx. Le vendredi, latelier était plein de monde, les familiers de la maisonet aussi des jeunes peintres, des littérateurs quon luiconduisait, des étrangers de passage à Paris. Il com-. Portrait dAuguste Kodin. mençait, vers la fin de sa vie, après Tolstoï, Ibsen, avecRodin, à devenir un de ces centres de communionhumaine autour desquels, depuis quelque vingt ans,lesprit européen cherche à se définir. Ces jours là, quandil y avait beaucoup de monde autour de lui, il causait écoutait courtoisement, restant toujours un peu sur ladéfensive, et accueillait avec une politesse légèrementgoguenarde les propos et les dithyrambes des écrivains etdes gens du monde. Il se plaignait souvent de ne plus pou-voir travailler, depuis quil était un homme en vue et quonlassaillait de visites, de lettres, de sollicitations de toutesorte, de demandes de souscriptions, de présidences hono-raires ou effectives. Mais quand lun de ses vrais amisentrait, il voyait tout de suite en lui un collaborateur, unhomme capable de lorienter, par un simple contact desensibilité et daffection, vers de nouvelles dé la c


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