. Les Français peints par eux-mêmes . our du czar. La surprise se mêlait à ladmiration, et lebouquet du seigneur russe était oublié. — Le père demademoiselle de B**, fort inciuiet de la décision de lim-pératrice, se hasarda ;i déclarer que la gageure étaitnulle, parce quil était impossible que plusieurs de cesfleurs, totalement étrangères ;i la Russie, ne fussent pasartificielles. Après un nouvel examen, les fleurs de cemerveilleux bouipiet furent proclamées aussi naturellesque fleurs puissent lêtre, et limpératrice sourit en de-mandant au jeune Français à quel jardinier il sétaitadressé. « A
. Les Français peints par eux-mêmes . our du czar. La surprise se mêlait à ladmiration, et lebouquet du seigneur russe était oublié. — Le père demademoiselle de B**, fort inciuiet de la décision de lim-pératrice, se hasarda ;i déclarer que la gageure étaitnulle, parce quil était impossible que plusieurs de cesfleurs, totalement étrangères ;i la Russie, ne fussent pasartificielles. Après un nouvel examen, les fleurs de cemerveilleux bouipiet furent proclamées aussi naturellesque fleurs puissent lêtre, et limpératrice sourit en de-mandant au jeune Français à quel jardinier il sétaitadressé. « A madame Provot. bouquetière à Paris, » ré-pondit-il en sinclinant. — Létonnenient fut au comble,el, pour que lon eûlfoi dans une déclaration aussi invrai-semblable, il fallut que les pièces de conviction parus-sent à lappui. — Un des courriers attachés ,-i lambas-sade fut appelé; il confessa quayant été envoyé à Paris,voyageant jour el nuit comme pour une affaire dEtat, il 120 LA BOUQUJPriÉRK. était descendu chez une bouquetière nommée miidnmeProvot, et que celte dame lui avait remis, le lendemainde son arrivée, une petite boite de fer-blanc hermétique-ment fermée. — La boite fut présentée à limpératrice ■.les plus doux parfums sen exhalaient, et il demeura prouvéque le bouquet de madame Provot venait de faire uiivoya!;e jugé alors presque fabuleux pour des Heurs.« Vous avez jierdu, monsieur, dit la czarine en se tour-nant vers le seigneur russe; les Meurs de Paris lempor-tent sur les fleurs de Saint-Pétersbourg I — Depuis cetemps, déjà loin de nous, les bouquets de madame Pro-vot ont souvent fait lornement de la cour de Russie. Les bouquetières de seconde classe sont à peu prés lesseules que lon voie dans les provinces; mais, en géné-ral, il nest aucune ville où les fleurs soient aimées etrecherchées comme elles le sont à Paris. Cependant, de-puis que des sociétés dhorticulture sont établies et quede
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