. L'étang des soeurs-grises . une intrigue de la marquise avec nimporte qui. Il ne regardait pas a ces choses-là, et, dailleurs, il appartenaità un monde, où ce quil y a de plus mauvais ton, cest la tyranniemesquine et les violences grotesques de la jalousie conjugale. Prenant sa liberté, il eût trouvé tout simple que la femme quiportait son nom, et nacceptait de lui que ce nom, prit la mêmeliberté, pourvu quelle y mit des formes et usât de certains ména-gements vis-à-vis du monde. Malheureusement, Bertrand lui avait enlevé Honorine. Hono*rine lavait joué, trompé, abandonné, pour Bertrand, et,


. L'étang des soeurs-grises . une intrigue de la marquise avec nimporte qui. Il ne regardait pas a ces choses-là, et, dailleurs, il appartenaità un monde, où ce quil y a de plus mauvais ton, cest la tyranniemesquine et les violences grotesques de la jalousie conjugale. Prenant sa liberté, il eût trouvé tout simple que la femme quiportait son nom, et nacceptait de lui que ce nom, prit la mêmeliberté, pourvu quelle y mit des formes et usât de certains ména-gements vis-à-vis du monde. Malheureusement, Bertrand lui avait enlevé Honorine. Hono*rine lavait joué, trompé, abandonné, pour Bertrand, et, bien quilnaimât plus Honorine, la plaie vive de son amour-propre saignaittoujours. Il sétait dit quil se vengerait de lamant préféré. Loc-casion était belle et bonne. — Il navait gard^ de la lâcher. Ainsi, il était fatal que, de façon ou dautre, directement ouindirectement, Denise et Bertrand fussent toujours frappés parHonorine, qui restait le mauvais génie de leur existence. LE DROIT DU MARI 419. Nina DurandaL Bertrand se dit alors que Denise ne serait plus jamais à lui, quilavait agi en égoïste, quun autre devoir devait dominer sa vie. —Il saurait renoncer, non à son amour, mais à la femme aimée,pour laffranchir. Ne pouvant plus être heureux par elle, ni la faireheureuse par lui, sil accomplissait le projet quil venait de con- 57™^ Liv. 450 UÉTANG DES SŒURS-GRISES cevoir, il se jura ne navoir plus quun but : briser lhorrible chaînequi la liait, ainsi que leur fille adorée, à lhomme dont la présenceet lautorité devaient être pour elle une torture odieuse et une me-nace aussi avilissante que redoutable. •. De sa passion damant, il voulut faire un dévouement désinté-ressé. Il voulut donner sa vie à ces deux êtres pour qui il étaittout et qui étaient tout pour lui, en écartant de son esprit toutepréoccupation personnelle, tout désir de satisfaction égoïste. Ne le fallait-il pas aussi, sil voulait tenir le serment qu


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