Les metamorphoses d'Ovide : en latin et en françois . nflai les» eaux de mon fleuve , & devenu moi-même forieux autant» que mes ondes, je ravageai les forêts & les campagnes, &« jentraînai dans la mer ces Nymphes avec le lieu m*êmeoù» elles célébroient la fête. En vain elles fe fouvinrent alors« de moi, je fus fourd à leur prière. Mes eaux & celles de la» mer diviferent ce petit continent & en formèrent les cinq5 Echinades que vous voyez dici. Parmi toutes ces Mes, continua-t-il, ne remarquez-vous» pas celle qui efl la plus éloignée ? On la nomme lIfle Pé-» nmele. Hélas, elle doit mêcre bien c


Les metamorphoses d'Ovide : en latin et en françois . nflai les» eaux de mon fleuve , & devenu moi-même forieux autant» que mes ondes, je ravageai les forêts & les campagnes, &« jentraînai dans la mer ces Nymphes avec le lieu m*êmeoù» elles célébroient la fête. En vain elles fe fouvinrent alors« de moi, je fus fourd à leur prière. Mes eaux & celles de la» mer diviferent ce petit continent & en formèrent les cinq5 Echinades que vous voyez dici. Parmi toutes ces Mes, continua-t-il, ne remarquez-vous» pas celle qui efl la plus éloignée ? On la nomme lIfle Pé-» nmele. Hélas, elle doit mêcre bien chère ! jétois amoureux Gij y2 ;Hanc quoque compledar. Movit caput aequojreus ReXiConcuffitque fuis omnes afTenfibus Nymphe: nabat tamen. Ipfe natantisPedora tangebam trepido falientia motu :Pumque ea contredo, totum durefcere fenfiCorpus ; & induda condi praecordia loquor, amplexa eft artus nova terra natantes;3Et gravis increvit mutatis infula MÉTAMORPHOSES. LIV. VIII. S^ »> de la Nymphe qui porcoit ce nom. Son père Hippodamas,» irrité de voir quelle avoit répondu à ma tendrefîe, la pré- cipita du haut dun rocher dans la mer, dans le temps»> quelle étoit prête daccoucher. Métant trouvé heureufe-» ment fous ce rocher, je la foutins entre mes bras, & je lem-53 péchai de périr. Neptune, mécriai-je, Dieu de la Mer , quiîj avez eu pour partage le fécond Empire du monde, & à qui9> tous les Eleuves rendent hommage , en mêlant leurs eaux5) avec celles qui font fous votre puifTance, foyez favorable à» mes vœux. Cette Nymphe que vous voyez prête à perdre leM jour, efl moins coupable que moi, & fi fon père avoit eu»> quelque tendreffe, ou plutôt sil neût pas été le plus injufte» & le plus cruel de tous les hommes, il lui auroit fans doute» pardonné le crime davoir fçu me plaire : Dieu puifiTant,« laiffez-vous toucher à mes larmes; accordez dans votre Em-


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