. Petites tailles et grands coeurs, 1914! . ambiguës dans laquelle on sexpliquesans s^expliquer, afin que Tinterlocuteur comprenne;sans comprendre. Mme Petit, de son côté, tient lessoupapes de sûreté, cest-à-dire quelle se proposede jeter bien vite dans le discours des si et des mais,afin que le passage de la douleur à la joie sopèreavec les transitions désirables. Mais déjà, dans les yeux dHubert, il y a autrechose que lordinaire anxiété de sa question quoti-dienne : on dirait quun rayon despérance, venu deje ne sais quelle région mystérieuse de Tàme,cherche à percer cette angoisse, comme ces


. Petites tailles et grands coeurs, 1914! . ambiguës dans laquelle on sexpliquesans s^expliquer, afin que Tinterlocuteur comprenne;sans comprendre. Mme Petit, de son côté, tient lessoupapes de sûreté, cest-à-dire quelle se proposede jeter bien vite dans le discours des si et des mais,afin que le passage de la douleur à la joie sopèreavec les transitions désirables. Mais déjà, dans les yeux dHubert, il y a autrechose que lordinaire anxiété de sa question quoti-dienne : on dirait quun rayon despérance, venu deje ne sais quelle région mystérieuse de Tàme,cherche à percer cette angoisse, comme ces soleilsdhiver que lon voit parfois en lutte avec la nuée■opaque et enveloppante, longtemps avant quilsréussissent à éclairer la terre. Sous lémotion de ce regard, Mme Roger, oubliantsa formule, débute par un baiser si tendrementdonné aux deux enfants, quil semble dire . « Ce bonbaiser des mamans, oh I mes petits, vous ne lavezpas perdu ! Il vient, et je me hâte de vous er. rendrela douceur. Comprenez-moi ! ». « Lis cela, ma chère, tu vas pleurer comme moi ! • LES HEURES BÉNIES. 273 Et Hubert a presque deviné. Il dit tout ému,tandis quau bord de ses cils tremblent deux larmes :« Ali! cette fois, madame, vous savez quelquechose? Oh ! oui, vous avez eu des nouvelles ! » Et Mme Roger na plus le moins du monde re-douté la mort subite des petits Jacquemet; Mme Petitna plus songé à modérer leur bonheur; la pre-mière a répondu : « Oui, mes enfants, jai des nou-velles ; vous retrouverez votre chère maman ! Dieuvous la gardée, elle est en sûreté à présent; vousne tarderez pas à la revoir ! » Les deux enfants, éperdus, les joues empourprées,les yeux brillants dun immense bonheur, se sontjetés ensemble dans les bras de leur bienfaitrice ;ils lembrassent, ils la remercient, ils rient et ilspleurent en même temps. Pais ils redisent encoreleur bonheur et-leur reconnaissance à TexcellenteMme Petit qui partage largement la joie de cett


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