. Pauvre Blaise . bien vous enretourner de même. JULES. Tu es un méchant, un grossier, un impertinent,je le dirai à papa. BLAISE. Ah bah! dites ce que vous voudrez, ce ne serapas la première fois que vous aurez fait des contes ;je ne puis pas vous en empêcher; dailleurs, lebon Dieu est là pour me protéger. JULES. Je men vais, vilain, et jamais, non jamais, en-tends-tu bien, je ne te laisserai monter mon âne. BLAISE. Est-«e que jai besoin de votre âne, moi? Jaideux jambes qui valent mieux que les quatre devotre âne. — Imbécile! insoient! » lui cria Jules en senallant. Biaise reprit son ouvrage


. Pauvre Blaise . bien vous enretourner de même. JULES. Tu es un méchant, un grossier, un impertinent,je le dirai à papa. BLAISE. Ah bah! dites ce que vous voudrez, ce ne serapas la première fois que vous aurez fait des contes ;je ne puis pas vous en empêcher; dailleurs, lebon Dieu est là pour me protéger. JULES. Je men vais, vilain, et jamais, non jamais, en-tends-tu bien, je ne te laisserai monter mon âne. BLAISE. Est-«e que jai besoin de votre âne, moi? Jaideux jambes qui valent mieux que les quatre devotre âne. — Imbécile! insoient! » lui cria Jules en senallant. Biaise reprit son ouvrage en riant de la colèrede Jules, et Jules reprit sa promenade en pestantcontre Biaise. Il cherchait, sans le trouver, le moven PAUVRE BLAISE 73 de le faire gronder, il ne voulait pas avouer quilavait désobéi en allant seul dans les champs, et ilne pouvait pas dire que Biaise leût accompagnéen partant, puisque les domestiques lavaient vusortir seul. (( Voyons, se dit-il, cette mare où il y a des. Jules tomba dans leau. sangsues; je voudrais bien en voir quelques-unes. » Il approcha tout près de Teau, mais il eut beauy regarder, il nen vit pas une seule. La pente quiy descendait était douce; il fit entrer son âne dansleau, pensant que les sangsues auraient peur duclapotement produit par les jambes de lâne etquelles se montreraient; mais il ne vit rien en-core. Il fit avancer un peu plus son âne, jusquà 74 PAQVRE BLAISE ce quil eût de leau à mi-jambes; il commençaalors à voir des bêtes noires, plates, longues commele doigt, qui nageaient autour de lâne, et qui seposaient sur ses jambes. Jules samusait à lesregarder et à les voir accourir de tous côtés,lorsque lâne se mit à sauter, à ruer; Jules perditléquilibre, tomba dans leau, et lâne sortit de lamare et se dirigea vers le château en courant detoutes ses forces. Il ny avait pas beaucoup deau dans lendroitoù était tombé Jules; il se releva lentement, etsentit trois ou quatre piqûres a


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