. Eugène Carrière, peintre et lithographe . eindre,et, pour peindre, gagner son pain comme il le pourrait. Ilnavait que bien peu déconomies, et rien à attendre de chezlui, ni encouragements, ni subsides. Mais il avait entre lesmains un métier qui devait lui permettre, avec un peu dechance, de travailler pour lui. Il nétait pas en sommeen plus mauvaise posture que les quatre cinquièmes desjeunes gens de son âge. Il se fit bravement inscrire à latelierCabanel et se lança dans la mêlée. Ce ne fut pas tous les jours fête. Il eut de durs moments,les courses harassées, son carton sous le bras, de lé
. Eugène Carrière, peintre et lithographe . eindre,et, pour peindre, gagner son pain comme il le pourrait. Ilnavait que bien peu déconomies, et rien à attendre de chezlui, ni encouragements, ni subsides. Mais il avait entre lesmains un métier qui devait lui permettre, avec un peu dechance, de travailler pour lui. Il nétait pas en sommeen plus mauvaise posture que les quatre cinquièmes desjeunes gens de son âge. Il se fit bravement inscrire à latelierCabanel et se lança dans la mêlée. Ce ne fut pas tous les jours fête. Il eut de durs moments,les courses harassées, son carton sous le bras, de léditeur àlimprimeur, du marchand destampes au marchand dechansons, du Journal de modes à lIllustré hebdomadaire,cent fois le refus brutal ou distrait du dessin qui eût assuréle souper du soir et le loyer de la semaine, la dernière portefermée. Il sétait associé avec deux amis aussi pauvres quelui. Tous trois partageaient leurs gains de hasard, le décou-ragement de leurs défaites, lanxiété de leurs petites espé- 22. Panneau décoratif dessiner ce quil voyait, ses voisins de i des aides, des visiteurs. Il put fixer ses \V*J^Î souvenirs des travaux forcés, des t-- t*^ convois, du siège. Lun des infirmiers de lambu- t lance qui se trouvait être, par une chance providentielle, conservateur au Musée, vit ces dessins, sintéressa au pauvre diable, intervint en sa faveur. Dès lors Carrière, qui parlait dail- \j j leurs lallemand, fut presque heureux. Il eut un jK régime spécial, put sortir en civil, se promener dans la ville et autour de la ville, visiter son , , , •-,, A t j Croquis. beau musée, travailler un peu même, lire, dessi-ner, peindre. Il eût pu sévader. Mais ceût été trahir etexposera des châtiments sévères ceux qui soulageaient sonsort. Il resta à Dresde jusquà la paix. Il rentra à Strasbourg anémié, misérable, couvert devermine. Sa mère, dont un autre fils, Alfred, avait été griève-ment blessé sous Me
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