. Les malheurs de Sophie . , cest lenfer; le jar-din du bien, cest le paradis; on y arrive par unchemin raboteux, cest-à-dire en se privant dechoses agréables, mais qui sont défendues; le che-min devient plus doux à mesure quon marche,cest-à-dire quà force dêtre obéissant, doux, bon,on sy habitue tellement que cela ne coûte plusdobéir et dêtre bon, et quon ne souffre plus dene pas se laisser aller à toutes ses volontés. Sophie sagita sur sa chaise ; elle rougissait, re-gardait sa maman ; elle voulait parler ; mais elle nepouvait sy décider. Enfin Mme de Réan, qui voyaitson agitation, vint à so


. Les malheurs de Sophie . , cest lenfer; le jar-din du bien, cest le paradis; on y arrive par unchemin raboteux, cest-à-dire en se privant dechoses agréables, mais qui sont défendues; le che-min devient plus doux à mesure quon marche,cest-à-dire quà force dêtre obéissant, doux, bon,on sy habitue tellement que cela ne coûte plusdobéir et dêtre bon, et quon ne souffre plus dene pas se laisser aller à toutes ses volontés. Sophie sagita sur sa chaise ; elle rougissait, re-gardait sa maman ; elle voulait parler ; mais elle nepouvait sy décider. Enfin Mme de Réan, qui voyaitson agitation, vint à son aide en lui disant : « Tu as quelque chose à avouer, Sophie ; tun oses pas le faire, parce que cela roùtp toujoursdavouer une faute. Cest précisément le cheminraboteux dans lequel tappelle ion bon ange <=»t quite fait peur. Voyons, Sophie, écoute ton bon ange, LES MALHEURS DE SOPHIE 155 et saute hardiment dans les pierres du cheminquil tindique. » Sophie rougit plus encore, cacha sa figure dans. ses mains et, dune voix tremblante, avoua à samaman quelle avait mangé la veille presque toutela boîte fie fruits confits. MADAME DE RÉAN. Et comment espérais-tu me le cacher? Di; it. Les M;.lli(ui-s de So[)li 11 1 LES MALHEUKS Dfc] SOPHIE SOPHIE. Je voulais vous dire, maman, que cétaient lesrats qui lavaient mangée. MADAME DE RÉAN. Et je ne laurais jamais cru, comme tu le pensesbien, puisque les rats ne pouvaient lever le cou-vercle de la boîte et le refermer ensuite; les ratsauraient commencé par dévorer, déohirer la boitepour arriver aux fruits confits. De plus, les ratsnavaient pas besoin dapprocher un fauteuil pouratteindre létagère. SOPHIE, surp7^îse. Gomment! vous avez vu que javais tiré le fau-teuil? MADAME DE RÉAN. Comme tu avais oublié de lôter, cest la pre-mière chose que jai vue hier en rentrant chez compris que cétait toi, surtout après avoir re-gardé la boîte et lavoir trouvée presque vide. Tuvois comme tu


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