. Oeuvres diverses de Jules Janin. de Fanchon, je métais sentiperdu sans Jétais honteux de mon hé-roïsme inutile. Revenir si subitement sur unedécision qui m^avait tant coûté, quel malheur! Sans songer à mes angoisses, Fanchon regardaitJulien, Julien regardait Fanchon, égalementpassionnés tous les deux. Ce spectacle me fendaitle cœur. Jétais si ému quil ne me vint pas en idée àquelle rivalité je mexposais ! Telle fut ma pre-mière leçon dégalité; la leçon me profita depuis. Cependant, et comme pour me donner unecontenance, je portai mes regards du côté delAllemagne, loin, bien loin du


. Oeuvres diverses de Jules Janin. de Fanchon, je métais sentiperdu sans Jétais honteux de mon hé-roïsme inutile. Revenir si subitement sur unedécision qui m^avait tant coûté, quel malheur! Sans songer à mes angoisses, Fanchon regardaitJulien, Julien regardait Fanchon, égalementpassionnés tous les deux. Ce spectacle me fendaitle cœur. Jétais si ému quil ne me vint pas en idée àquelle rivalité je mexposais ! Telle fut ma pre-mière leçon dégalité; la leçon me profita depuis. Cependant, et comme pour me donner unecontenance, je portai mes regards du côté delAllemagne, loin, bien loin du monde où jé commença et finit ma première histoiredamour; et nous étions au siècle de Louis XV,au siècle de M de Pompadour et de Diderot! Vous verrez dans la suite : jai toujours été lemême homme, un homme incomplet, à qui lacorruption a manqué. CHAPITRE X. TUTELLE. Il devait revenir dans la minute laretrouver sur les fleurs où il lavaitlaissée. {Histoire de Phédime et dAg-énor. ). en étais là de ma pénible extase, jecherchais un dénoûment où je ne fussepas ridicule, lorsque, dans le lointain,bien au loin, japerçus une voiture sur la était dabord comme un point noir; puis, bientôtaprès, je distinguai une berline lourdement char-gée et traînée par six chevaux. Trois laquais àcheval étaient à la suite, et au premier coupdœil, averti par un vague instinct, je reconnusles armes et la livrée de ma mère. Dans la cir-constance où jétais, incertain de ce que jallaisdevenir, malheureux de mon irrésolution, je croisque la vue de ma mère me fit plaisir. Tout à» 7. yS BARNAVE. coup, et à ma grande stupeur, la voiture s^arrêtalourdement à mes pieds. Je relevai la tête, et à la portière Je vis mamère, oui, ma mère elle-même, Tair sévère etcalme, le teint un peu plus animé que de cou-tume, toujours grande dame. ce Je ne mattendais guère. Monsieur le comte, àvous retrouver sur cette grande route tou


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