. Gazette des beaux-arts . Elles circulent et éclatent en lui du haut en bas, depuiscette tête solennelle, cette poitrine qui se rengorge, ces bras occupéstous deux, jusquà ces pieds prétentieusement tenus en dehors. Lhommeest saisi là tout entier par la gravité dune circonstance où il livre toutson être. Chacune de ses fibres est tendue et participe à la grande idéequil veut donner de lui et faire imprimer sur cette toile. Derrière sachaise, et non moins impressionné par lopération magique, sappuie unjeune homme, pétrifié en voyant le mystère de reconstitution qui agit PROMENADES AU LOUVRE. 3


. Gazette des beaux-arts . Elles circulent et éclatent en lui du haut en bas, depuiscette tête solennelle, cette poitrine qui se rengorge, ces bras occupéstous deux, jusquà ces pieds prétentieusement tenus en dehors. Lhommeest saisi là tout entier par la gravité dune circonstance où il livre toutson être. Chacune de ses fibres est tendue et participe à la grande idéequil veut donner de lui et faire imprimer sur cette toile. Derrière sachaise, et non moins impressionné par lopération magique, sappuie unjeune homme, pétrifié en voyant le mystère de reconstitution qui agit PROMENADES AU LOUVRE. 31 SOUS ses yeux. Il bouge encore moins que le modèle; il ne respire pas, ilne pense pas, il est suspendu par le regard. Dans certains cas lexactitude ou linexactitude du geste, bien queflagrante, nest pas toujours sensible. Assurément la toile, attribuée àRaphaël, et où lon avait cru reconnaître le peintre et son maître darmes,semble au premier aspect présenter des attitudes très-nettes et très-. LA FILLE DE LOTH, D A P R K S GUERCHIN. satisfaisantes. Il nen est pas moins certain quelle reproduit une fauteassez fréquente, qui consiste à réunir en un seul des mouvements diffé-rents et successifs. On le remarquera, dans ce tableau comme dans lesSabines de Poussin et le Jésus chez le Pharisien de Philippe de Cham-pagne (n 76), il se trouve des personnages qui font le geste den dési-gner un autre du doigt. Ce serait fort bien, si en même temps ilsregardaient la direction de leur doigt pour sassurer quelle est point, ils regardent un interlocuteur, de sorte quils ne savent nul- 32 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. lement si leur index est réellement dirigé vers lêtre ou la chose sur les-quels ils veulent appeler lattention. Le peintre ne manque pas, lui, debien donner la direction à ce doigt, mais cest par une interversion deraisonnement. En réalité, nous ne désignons rien du doigt sans être sûrs


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