. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. joux? me demanda Saint Frai, léconomeFinancier me dispensa de répondre, et lui dit : oh pour celaje my oppose; rien ne sortira dici. En ce cas, reprit le Gardedu Corps, il est inutile que tu viennes avec moi, il vaut mieuxquitter ses amis que de rester spectateur inutile de leurmisère, je nai que des vœux à toffrir, et je te souhaite unemeilleure fortune; adieu. A ces mots, il fait un éclat de rire,une pirouette, et nous quitte. Je crois que jamais Financier ne se piqua de délicatesse,celui-ci, ne se fit pas de scrupule dinsulter à mon malheur, et y mit l


. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. joux? me demanda Saint Frai, léconomeFinancier me dispensa de répondre, et lui dit : oh pour celaje my oppose; rien ne sortira dici. En ce cas, reprit le Gardedu Corps, il est inutile que tu viennes avec moi, il vaut mieuxquitter ses amis que de rester spectateur inutile de leurmisère, je nai que des vœux à toffrir, et je te souhaite unemeilleure fortune; adieu. A ces mots, il fait un éclat de rire,une pirouette, et nous quitte. Je crois que jamais Financier ne se piqua de délicatesse,celui-ci, ne se fit pas de scrupule dinsulter à mon malheur, et y mit le comble, je nose le dire, en mefaisant chasser par mes propres domes-tiques. On eût dit même que cette valle-taille vouloit par là se vanger des mau-vaises façons que javois eues pour champ de morale! Que de sujetsréflexion pour une ame mélancolique!MdJMUiÊ^^ji^^- Mais que dirois-je sur linstabilité de lafortune, sur lingratitude des amis, quele Lecteur ne sçache aussi bien que moi ! Me voilà à la rue, et. — I u — il est essentiel de men tirer. Où aller? ce ne sera pas chez mamère; on a vu quelle nentendoit pas raillerie sur larticle delhonneur. Ma tante Charlotte ne sapprivoisoit quavec leslouis, et je nen regorgeois pas, Mademoiselle Villers étoittrop serviable pour douter de son empressement à me rece-voir, et à travailler au rétablissement de ma fortune. Il mevint en idée de passer chez mon Avocat, mais je craignis sesmorales. Jai toujours pensé que les disgrâces valoient desleçons. Jarrive chez la Villers, je lui conte mon désastre. Elle meplaint de laventure, elle rit de ces circonstances. Je me suisdoutée, me dit-elle, que cet homme-là en agiroit mal ; aussitu as eu tort, on conduit mieux sa barque, que ne donnois-tutes rendez-vous ici? il ten auroit coûté quelques repas; maistu aurois épargné ta boëte dor. Lamitié de MademoiselleDargentiere fut pendant les premiers jours ce qui maida àsoutenir le poids de mes infor


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