. Revue des deux mondes. rifice, et les stoïciens en développèrent lidée philosophique avecune vigueur admirable, quoique exagérée. Cependant, à travers cesacrifice douloureux, la foi au bonheur nous poursuit encore; sanselle, la vie serait intolérable au plus grand nombre; avec elle, lhu-manité se fortifie par lépreuve même, comme si la douleur nétaitquune dette quelle paie, et dont chaque instant avance sa libéra-tion. La mort môme ny change rien; au contraire, cest en elle quonvoit la réalisation de lespérance : de là une croyance générale à lim-mortalité, et ce respect pour les sépultures,
. Revue des deux mondes. rifice, et les stoïciens en développèrent lidée philosophique avecune vigueur admirable, quoique exagérée. Cependant, à travers cesacrifice douloureux, la foi au bonheur nous poursuit encore; sanselle, la vie serait intolérable au plus grand nombre; avec elle, lhu-manité se fortifie par lépreuve même, comme si la douleur nétaitquune dette quelle paie, et dont chaque instant avance sa libéra-tion. La mort môme ny change rien; au contraire, cest en elle quonvoit la réalisation de lespérance : de là une croyance générale à lim-mortalité, et ce respect pour les sépultures, phénomène de tous lestemps et de tous les lieux. Or, cette triple idée, base morale de la religion grecque et de toutesles religions, nous apparaît aussi comme lidée génératrice de la tra-gédie grecque, à tel point quelle en était lessence, au moins dansles premiers temps, à lépoque dEschyle. Alors un drame completse composait de trois parties et formait une trilogie, car il ne faut pas. 230 lUîVUE DES DEUX MONDES. compter la quatrième pièce, appelée satyre, qui nétait quune paro-die on une parade !)(>uribnne destinée à cfïacer les impressions tropdouloureuses de la tragédie. De mémo que les confrères du moyen-jlge chrétien représentaient les miracles, la passion et la résurrec-tion (le Notre-Seignenr, ainsi les trilogies dEschyle représentaientles trois termes des mystères dOsiris ou de lîacchus. Seulement lespersonnages étaient autres; exposer sur la scène le Bacchus ou laCérès des mystères, ceût été dangereux; cétait déjà bien hardi dendivulguer les idées fondamentales sous dautres noms; pourtant cestce quon fit. Examinez en effet les pièces qui nous restent dEschyle,et, à laide des documens que lantiquité nous a laissés sur les autres,recomposez quelques-unes de ses trilogies. Dabord vous trouverez celle de Prométhée. La première partiesappelait Prométhée inventeur du feu, ,9ïj; ttu^ çopc; :
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