. Gazette des beaux-arts . allures. Les paysagistes étrangers, Hollandais, Beiges, Suédois, voire Alle-mands, ont un avantage sur les nôtres. Gens de pays mouillés et bru-meux, la couleur leur est donnée toute prête, par leur pays même ; ilsnont pas besoin de la chercher. Aussi leurs œuvres, en général, sontdun sentiment simple, net, lin, harmonieux, qui se développe sanseffort avec la peinture ; chez quelques-uns seulement, dominent lespures combinaisons du métier et de la palette. La grâce et la délica-tesse ravissantes dans la tonalité des marines de M. Artan, les largesaccords blonds et gr
. Gazette des beaux-arts . allures. Les paysagistes étrangers, Hollandais, Beiges, Suédois, voire Alle-mands, ont un avantage sur les nôtres. Gens de pays mouillés et bru-meux, la couleur leur est donnée toute prête, par leur pays même ; ilsnont pas besoin de la chercher. Aussi leurs œuvres, en général, sontdun sentiment simple, net, lin, harmonieux, qui se développe sanseffort avec la peinture ; chez quelques-uns seulement, dominent lespures combinaisons du métier et de la palette. La grâce et la délica-tesse ravissantes dans la tonalité des marines de M. Artan, les largesaccords blonds et gris, soutenus de vert, dans celles de M. Mesdag, lafranche justesse et lénergique richesse chez M. Verwée, la vaste Gain-pine décorative de M. de Knyff, moelleusement étendue et assoupie aumilieu des vapeurs grises et rosées, limposant aspect de la grosse tourbattue des flots que M. vanHeemskerck a vue en visitant les villes mortesdu Zuyderzée, en sont des exemples variés et divers en talent. M. Jeltel. 62 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. a pris une place à part; cest un jeune peintre étranger qua séduit lanymphe de Fontainebleau, et qui associe, dans une union souventheureuse, les beaux tons sonores et recherchés quon aimait chez lesromantiques, avec les notes directement justes quon poursuit aujour-dhui. Enfin, en mentionnant comme coloristes distingués MM. Clays,Baisch, Champion, Dubois, Dana, Gegerfeldt, Torna, ils verront quonna point profité de ce quils sont étrangers pour ne pas regarder leursœuvres. Et cependant le paysage ne passionne plus lart, comme il a fait il ya cinquante ans et il y a vingt-cinq ans. Les conquêtes sont achevées etleur retentissement sest éteint. Lépoque candide, lépoque de foi apassé. La nature entretient encore la loyauté et la sincérité artistiquesdans quelques âmes, elle en anime quelques autres du désir desrecherches, mais la plupart des paysagistes, au fond dun bois, au bordde la mer, dans le silence des solitu
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