. Les Français peints par eux-mêmes . huit mille in-folio ; mais ce calcul ne me fit pasnégliger lintérêt de mon salut. Les |iiles géantes, ébran-lées dans leur équilibre incertain par le bout de la cannede M. Boulard, se balançaient sur leurs bases dune ma-nière menaçante, et leur sommet vibra longtemps commela flèche légère dune cathédrale gothique, à la volée descloches nu aux assauts de la tempête; jentraînai M. Bou-lard, et je menfuis avant quOssa fût tombé sur Pé-liou, ou Pélion sur Ossa. Aujourdhui même, quand jepense que les boUandistcs ont iailli sécrouler tous à lafois, et de vingt p


. Les Français peints par eux-mêmes . huit mille in-folio ; mais ce calcul ne me fit pasnégliger lintérêt de mon salut. Les |iiles géantes, ébran-lées dans leur équilibre incertain par le bout de la cannede M. Boulard, se balançaient sur leurs bases dune ma-nière menaçante, et leur sommet vibra longtemps commela flèche légère dune cathédrale gothique, à la volée descloches nu aux assauts de la tempête; jentraînai M. Bou-lard, et je menfuis avant quOssa fût tombé sur Pé-liou, ou Pélion sur Ossa. Aujourdhui même, quand jepense que les boUandistcs ont iailli sécrouler tous à lafois, et de vingt pieds de haut, sur ma tête, je ne merappelle pas ce péril sans une pieuse horreur. Ce seraitabuser des mots que dappeler bibliothèques ces épou-vantables montagnes de livres quon ne peut attaquerquavec la sape, et soutenir quavec lélançon. Monstrum Uorrendum, informe, ingens, cui lumen ademptum. Le bibliophile ne doit pas se confondre avec le bou-quiniste, dont nous allons parler, et cependant le biblio-. phile ne dédaigne pas de bouquiner quelquefois. Il saitque plus dune perle sest trouvée dans le fumier, et plus LAMATEUU DE LIVRES. 85 dun trésor littéraire sous une grossière enveloppe. Mal-heurensenictit ces bonnes forlunes sont fort rares. Quantau bibliomanc, il ne bouquine jamais, parce que bouqui-ner, cest encore cboisir. Le bibliomanc ne cboisit point,il acbéte. Le bouquiniste proprement dit est ordinairement niivieux rentier ou un profe-s^eur cmérite, ou un lionimcde lellres passé de mode qui a conservé le goût des li-vres, et qui na pas su conserver assez daisance pour enacheter. Celui-là est sans cesse à la recherche de cesbouquins précieux, rarœ aves in terris, que le hasardcapricieux peut avoir cachés daventure dans la pous-sière dune échoppe, diamants sans monture que le vul-gaire confond avec la verroterie, et qui ne sen distin-guent quau regard judicieux du lapidaire. Avez-vons en-tendu parler de cet exemplaire de


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