. Le tour du monde : nouveau journal des voyages . il me seui-blait que cétait hier, et je refis sans peine le voyagedes sources aux bouches du grand fleuve. Au temps de Roileau, ([iiand on aimait la nature, nontelle que le bon Dieu la faite, mais celle que Le Nôtretaillait, peignait et alignait à Versailles, on se représen-tait le Rhin comme un vieillard vénérable courbé surson urne penchante, entre mille roseaux. Depuis Eoi-leau et Le Nôtre nous avons découvert la vraie nature,et le vieillard vénérable est allé rejoindre la défroquedéguenillée de la mythologie. Le mont Adule au nom sidoux es


. Le tour du monde : nouveau journal des voyages . il me seui-blait que cétait hier, et je refis sans peine le voyagedes sources aux bouches du grand fleuve. Au temps de Roileau, ([iiand on aimait la nature, nontelle que le bon Dieu la faite, mais celle que Le Nôtretaillait, peignait et alignait à Versailles, on se représen-tait le Rhin comme un vieillard vénérable courbé surson urne penchante, entre mille roseaux. Depuis Eoi-leau et Le Nôtre nous avons découvert la vraie nature,et le vieillard vénérable est allé rejoindre la défroquedéguenillée de la mythologie. Le mont Adule au nom sidoux est devenu le rude et abrupt Saint-Gotthardt,masse énorme de granit où sappuie la chaîne entièredes Alpes; lurne penchante est un glacier éternel ; et lesmille roseaux sont la forêt de pins gigantesques qui cou-vre les flancs de la montagne. Gomme la nature du poèteest prosaïque et mesquine à côté de cette nature-là 1 Le Rhin nest dabord que la réunion de plusieursruisseaux quentretiennent les neiges perpétuelles et il. Les radeaux du KIiiu. — Uessiii de tombe du haut des .\Ipes en courant droit au nord avecla rapidité dun torrent fougueux. Tomber est le mot,car en arrivant à Bàle il a déjà descendu une pente desix mille pieds. Ne vous étonnez donc pas sil fait lelong du chemin, comme au-dessous de Schaffouse, desi terribles sauts. Vers Brégenz, les Alpes de Souabelarrêtent et le jettent dans une profonde cavité quil aremplie. Cest le lac de Constance. Il ne traverse point,comme on le dit tous les jours, cette immense nappedeau, car à quelques mètres de lembouchure il ny aplus trace de courant; mais les eaux du lac sans cessegrossies séchappent par le point le plus bas de leurceinture et y forment iin nouveau fleuve auquel on donnelégitimement le nom de principal affluent. Cest doncencore le Rhin. Le Rhône ne traverse pas davantage leLéman. Il en arrive de même dans toutes les circonstan-ces semblables, et les grands lacs


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