. Le General Dourakine; . ! Que veux-tu que je fasse de mon ar-gent? Tiens, Natasha, prends ce portefeuille;donne-le à ta mère; et quand il sera vide, tu mele rapporteras, que je le remplisse. MADAME DABROVINE. Non, mon oncle; vous êtes trop bon; je neveux pas abuser de votre générosité. Natasha,nécoute pas ton oncle, ne prends pas son porte-feuille LE GÉNÉRAL. Ah ! vous prêchez la désobéissance à votrefille! Vous me traitez comme un vieil avare,comme un étranger ! Vous prétendez avoir delamitié pour moi, et vous me chagrinez, vousmhumiliez ; vous cherchez à me mettre en co-lère! Vous voulez m
. Le General Dourakine; . ! Que veux-tu que je fasse de mon ar-gent? Tiens, Natasha, prends ce portefeuille;donne-le à ta mère; et quand il sera vide, tu mele rapporteras, que je le remplisse. MADAME DABROVINE. Non, mon oncle; vous êtes trop bon; je neveux pas abuser de votre générosité. Natasha,nécoute pas ton oncle, ne prends pas son porte-feuille LE GÉNÉRAL. Ah ! vous prêchez la désobéissance à votrefille! Vous me traitez comme un vieil avare,comme un étranger ! Vous prétendez avoir delamitié pour moi, et vous me chagrinez, vousmhumiliez ; vous cherchez à me mettre en co-lère! Vous voulez me faire comprendre que jesuis un égoïste, un homme sans cœur, qui nesembarrasse de personne, qui naime personnePauvre, moi! Toujours seul, toujours repoussé!Personne ne veut rien de moi. » Le général se rassit et appuya tristement satête dans ses mains. Natasha regarda sa mère dun air de reproche,sapprocha de son oncle, se mit à genoux près delui, lui prit les mains, les baisa à plusieurs re~. LE GÉNÉRAL DOURAKINE. 177 prises. Le général sentit une larme couler sur sesmains, il releva Natasha, la serra dans ses bras,et, sans parler, lui tendit son portefeuille; Na-tasha le prit, et, les yeux encore humides, elle leporta à sa mère. « Prenez, maman ; à quoi sert de cacher à mononcle que nous sommes pauvres? Pourquoi refu-ser plus longtemps daccepter ses bienfaits? Pour-quoi blesser son cœur en refusant ce quil nousoffre avec une tendresse si vraie, si paternelle?On peut tout accepter dun père, et nest-il paspour nous un bon et tendre père? » Mme Dabrovine prit le portefeuille des mainsde sa fille, alla près de son oncle, lembrassa ten-drement : « Merci, mon père, dit-elle avec attendrisse-ment ; merci du fond du cœur. Natasha a raison ;javais tort. Jaccepterai désormais tout ce quevous voudrez moffrir. Je suis votre fille par latendresse que je vous porte, et javoue, sans rou-gir, que, sans vous, je ne puis en effet éleverconvenabl
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