Oeuvres illustrées de George Sand . fecter,comme la veille, ce rôle de docteur elde pédagogue mys-térieux, plaisanterie froide el forcée qui avait caché tantdémotion et de dépit. Il était désormais pour elle un vé-ritable protecteur, un médecin de làme, presque unmaître ; et là où lhomme sent quil dirige et domine, ilest capable de tout pardonner, même linfidélité qui afait saigner son amour-propre. Il sassit aux pieds de sa docile pénitente, et après unlong silence où il se plut peut-<-tre à prolonger son inquié-tude et sa timidité, il lui demanda si son affection, àelle, ne serait pas dim


Oeuvres illustrées de George Sand . fecter,comme la veille, ce rôle de docteur elde pédagogue mys-térieux, plaisanterie froide el forcée qui avait caché tantdémotion et de dépit. Il était désormais pour elle un vé-ritable protecteur, un médecin de làme, presque unmaître ; et là où lhomme sent quil dirige et domine, ilest capable de tout pardonner, même linfidélité qui afait saigner son amour-propre. Il sassit aux pieds de sa docile pénitente, et après unlong silence où il se plut peut-<-tre à prolonger son inquié-tude et sa timidité, il lui demanda si son affection, àelle, ne serait pas diminuée par cette pénible confidencequelle avait o^e lui faire. — Peut-être, lui dit-elle, si je voyais en vous autrechose quun amant qui me quitte et un ami qui mestrendu. Mais si lami me guérit des biessures que je mssuis faites, je verrai avec joie lamant disparaître pourjamais. De celte façon ma fierté ne peut pas souffrir ; carfi lamour est orgueilleux et susceptible, si son (.aidon TEvnniNO. 45. Il ùlvi seul Cl marchait lentement. (Page 40.) est IiumilianI ot inacceptable; celui de lamitié est le plussaint ot le plus doux des bienfaits. Ah ! voyez, mon cherLéonce, combien ce sentiment divin est plus pur et plusprécieux que lautre! comme, au lieu damoindrir et detorturer, il ennoblit et purifie ! Hier, je neusse acceptéde vous ni secours ni pitié. Aujourdhui je ne rougiraispas de vous les demander à genoux. — Eh bien, mon amie, vous nêtes pas encore dons levrai; vous avez passé dun excès à lautre. Hier, vousméprisiez trop lamitié ; aujourdhui, vous lexaltez sansmesure. Vous ne pouvez perdre la fausse notion que vousvous êtes faites si longtemps de ces deux sentiments, etvous voulez toujours les rendre exclusifs lun de lautre ;pourtant lunion des sexes nest vraiment idéale et par-faite que lorsciuils se réunissent dans deux nobles cœ donc quun amour vrai, si ce nest une amitiéexaltée? Oui, lamour, cest lamiti


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