. Les Epreuves De Charlotte . aux plus rebelles, et les religieuses, la supé-rieure elle-même, la traitaient avec une sorte derespct qui néchappait pas aux élèves. Quand les petites filles se furent dispersées, auson de la cloche annonçant la récréation, sœurJoséfa sengagea, de son pas léger qui glissaitplutôt quil nappuyait, dans la grande alléeombragée de marronniers en fleurs, et vintrejoindre Charlotte au fond du jardin ainsiquelle le lui avait promis. Elle sassit à côtédelle sur un banc de pierre. SŒUR MARiA-JosÉFA, doucemeut. Vous avez du chagrin? ma pauvre petite. Jevous observe depuis
. Les Epreuves De Charlotte . aux plus rebelles, et les religieuses, la supé-rieure elle-même, la traitaient avec une sorte derespct qui néchappait pas aux élèves. Quand les petites filles se furent dispersées, auson de la cloche annonçant la récréation, sœurJoséfa sengagea, de son pas léger qui glissaitplutôt quil nappuyait, dans la grande alléeombragée de marronniers en fleurs, et vintrejoindre Charlotte au fond du jardin ainsiquelle le lui avait promis. Elle sassit à côtédelle sur un banc de pierre. SŒUR MARiA-JosÉFA, doucemeut. Vous avez du chagrin? ma pauvre petite. Jevous observe depuis votre arrivée chez nous :il y a sur votre visage une tristesse au-dessus devotre âge. Ouvrez-moi votre cœur. Jessaierai devous consoler. CHARLOTTE,-se raidissant. Ce nest pas la peine dessayer, vous ne pour-rez y parvenir. Alors jaime mieux ne pas meplaindre, cela ne sert à rien, nest-ce pas? quàennuyer tout le monde. SŒUR MARIA-JOSÉFA, sans SB fâchev. Pas tout le monde, mon enfant. Il est des gens. Sœur Maria-Joscfa sassit à côté de Charlotte. SŒQR MARTA-JOSÉFA. 109 qui compatissent au chagrin des autres ei quisont lieureux de pouvoir le , civec amertume. Le chagrin des petites filles nintéresse queleur maman ou leur papa, et moi je nai nimaman ni papa. Javais un bon-papa, il est mort,il ma laissée toute seule; alors cela ne fait plusrien à personne que je ŒUR MARiA-JOSÉFA, prenant la main de Charlotte. Parlez-moi de votre bon-papa, cest un soula-gement de parler des êtres quon a chéris, et,moi, je serai heureuse de vous entendre. Je suissûre quil devait être bien bon et quil vousaimait tendrement. « A ces douces paroles, qui trouvèrent le cheminde son cœur, la pauvre petite perdit sa raideurdemprunt; elle fondit de nouveau en larmes, et,saisissant la main de sœur Joséfa, elle la porta àses lèvres par un geste dune humilité tou-chante. CHARLOTTE. Pardon, oh pardon! ma bonne sœur, de vousrépondre si
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