. La comédie humaine. les chevaux qui les traînent, et jevoudrais être le petit chien quelles ont sur leurs vis de leurs plaisirs. Chacun a sa façon daimer, lamienne ne fait pourtant de mal à personne, pourquoi lemonde socçupe-t-il de moi ? Je suis heureux à ma ma-nière. Est-ce contre les lois que jaille voir mes filles, lesoir, au moment où elles sortent de leurs maisons pourse rendre au bal? Quel chagrin pour moi si jarrive troptard, et quon me dise : Madame est sortie. Un soir jaiattendu jusquà trois heures du matin pour voir Nasie, LE PÈRE GORIOT. ^43 que je navais pas vue depuis


. La comédie humaine. les chevaux qui les traînent, et jevoudrais être le petit chien quelles ont sur leurs vis de leurs plaisirs. Chacun a sa façon daimer, lamienne ne fait pourtant de mal à personne, pourquoi lemonde socçupe-t-il de moi ? Je suis heureux à ma ma-nière. Est-ce contre les lois que jaille voir mes filles, lesoir, au moment où elles sortent de leurs maisons pourse rendre au bal? Quel chagrin pour moi si jarrive troptard, et quon me dise : Madame est sortie. Un soir jaiattendu jusquà trois heures du matin pour voir Nasie, LE PÈRE GORIOT. ^43 que je navais pas vue depuis deux jours. Jai manquecrever daise! Je vous en prie, ne parlez de moi que pourdire combien mes filles sont bonnes. Elles veulent mecombler de toutes sortes de cadeaux; je les en empêche,je leur dis : «Gardez donc votre argent! QjLie voulez-vousque jen fasse? Il ne me faut rien.» En effet, mon chermonsieur, que suis-je? un méchant cadavre dont lâmeest partout où sont mes filles. Quand vous aurez vu ma-. dame de Nucmgen, vous me direz celle des deux quevous préférez, dit le bonhomme après un moment desilence en voyant Eugène qui se disposait à partir pouraller se promener aux Tuileries en attendant lheure dese présenter chez madame de Beauséant. Cette promenade fut fatale à létudiant. Quelquesfemmes le remarquèrent. Il était si beau, si jeune, etdune élégance de si bon goût! En se voyant lobjet duneattention presque admirative, il ne pensa plus à ses sœursni à sa tante dépouillées, ni à ses vertueuses ré avait vu passer au-dessus de sa tête ce démon quil est 344 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. si facile de prendre pour un ange, ce Satan aux ailes dia-prées, qui sème des rubis, qui jette ses flèches dor aufront des palais, empourpre les femmes, revêt dun sotéclat les trônes, si simples dans leur origine; il avaitécouté le dieu de cette vanité crépitante dont le clinquantnous semble être un symbole de puissance. La parole de


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