Gazette des beaux-arts . rla couleur. Toutefois, au Mans, noustrouvons un missel dit de Nantes, qui se fait remarquer par lexquisecorrection du dessin. Le xve siècle na rien produit de plus beau quela page où, entre deux anges tenant, lun un calice surmonté dunehostie, lautre les tables de la loi, siège sous un pavillon Dieu le Pèreen majesté. Dans les angles sont les symboles des évangélistes et toutautour, entremêlés avec grâce, desécussons, des feuillages et des fruits. Un autre missel, aux armes du cardinal de Luxembourg, est bieninférieur au précédent. Du reste, il faut avouer que ce prél
Gazette des beaux-arts . rla couleur. Toutefois, au Mans, noustrouvons un missel dit de Nantes, qui se fait remarquer par lexquisecorrection du dessin. Le xve siècle na rien produit de plus beau quela page où, entre deux anges tenant, lun un calice surmonté dunehostie, lautre les tables de la loi, siège sous un pavillon Dieu le Pèreen majesté. Dans les angles sont les symboles des évangélistes et toutautour, entremêlés avec grâce, desécussons, des feuillages et des fruits. Un autre missel, aux armes du cardinal de Luxembourg, est bieninférieur au précédent. Du reste, il faut avouer que ce prélat possédaitplus le goût du faste que le sentiment véritable de lart. Cest ce quedémontre le curieux dessin darchitecture, conservé au Musée archéo-logique et qui seul aujourdhui peut nous donner lidée du jubédétruit, en 1562, par les protestants. Quoi quen aient dit les contem- 1. Deux couteaux à peu près semblables se voient au Musée de Dijon. Lun etlautre sont aux armes de Pbilippe le XXXIII. — 2- PÉRIODE 26 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. porains dont lenthousiasme ne connaît pas de bornes , une pareilleœuvre fait peu dhonneur au goût de larchitecte. Devant cetteincroj^able profusion de statues accrochées dans leurs niches à unmur absolument plat, on a peine à se croire au centre dune provincevoisine des bords de la Loire. Sans doute, à la suite du prélat qui,précédemment, avait résidé à Arras et à Thérouanne, étaient venusdans le Maine certains artistes formés à lEcole des Flandres, etcest avec raison que lon a pu rapprocher le jubé qui nous occupe desconstructions élevées à Brou, quelques années plus tard, par larchi-tecte de Marg-uerite dAutriche, Louis van Boghen 2. Cette petite digression nous a fait quelque peu oublier les manus-crits. Il est indispensable dy revenir pour citer tout au moins unSacramentaire du xe siècle, qui logiquement eût dû prendre la pre-mière place. Certaines pages, écrites en onciales, so
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