. Le tour du monde : nouveau journal des voyages . itée en quantité dautant plus considé-rable quelle est moins nutritive ; en second lieu, à linsta-bilité de leurs ressources. Le Calédonien sait bien quandil mange, mais il ne sait pas positivement quand il man-gera ; aussi profite-t-il du mieux quil peut de loccasionqui se présente de se remplir lestomac. Les femmes ap-portent-elles ample moisson de fruits et de racines, lapèche a-t-elle donné, on fait ripaille sans songer au len-demain. Y a-t-il, au contraire, pénuiie complète, onse serre le ventre en attendant meilleure occasion, etquand no
. Le tour du monde : nouveau journal des voyages . itée en quantité dautant plus considé-rable quelle est moins nutritive ; en second lieu, à linsta-bilité de leurs ressources. Le Calédonien sait bien quandil mange, mais il ne sait pas positivement quand il man-gera ; aussi profite-t-il du mieux quil peut de loccasionqui se présente de se remplir lestomac. Les femmes ap-portent-elles ample moisson de fruits et de racines, lapèche a-t-elle donné, on fait ripaille sans songer au len-demain. Y a-t-il, au contraire, pénuiie complète, onse serre le ventre en attendant meilleure occasion, etquand nouvelle aubaine se présente, la voracité na dé-gale que la patience avec laquelle on a supporté la nest pas très-rare, en effet, que les indigènes restenttout un jour sans manger, et, dans les temps de disette,les jeûnes sont bien plus fréquents et plus longs. Guidés par une appétence instinctive, les Calédonienssont très-friands de chair, sentant bien quils puisentdans cet aliment des forces que leur nourriture habi-. iiiiiiiiiiiBiiiir*liiii 11* « 1* t|l|i|ii!ii 134 LE TOIM! DU MONDE. luelle est inapte h leur fournir. Mallieureusement, leurîle ne leur donne aucun (juadrupôde, et ils nont pas dar-mes convenables pour chasser les oiseaux. « Nous avonsbesoin de cliaii, il faut nous battre. » Cet atroce, maisénergique langage, doni on saisit tout de suite les consé-quences, et qui nest autre quune déclaration de guerre,justifie les opinions ipie nous émellions tout à lheuresur la valeur du régime babiluel des Calédoniens. Touthomme a beaoin de chair, et nous nous demandons sicette horrible coutume, qui bouleverse à tel point lesidées de lhomme policé quil a peine à y croire, estuniquement leffet dun penchant vicieux, dune dépra-vaiion morale, ou si un instinct naturel, irré.sislible nypousse point le malheureux sauvage confiné dans une îleprivée danimaux, et dailleurs sans industrie suffisanle pour sen ])rocurer. Du moins, nous cro
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