Le compere Mathieu, ou Les bigarrures de l'esprit humain . n que le pays que je croyois êtrele plus heureux pays de la terre , ne valoir pas mieux que les autres O mon Compère, mon Compère, vousaviez bien raifon de dire que les focié-tés civilifées étoient le réceptacle de tou-tes les erreurs , de tous les vices & detous les maux : ceft bien dommage quevous en ayez conclu quil en étoittoutfuitrement chez les lauvagesî Cependant comme il ialloit que jevécufié dans cet état de fociété, qucU MATTHIEU. 2r que dépravé quM fûti je refoius dechercher les moyens dy vivre le ni.)iiismalheureux quil me
Le compere Mathieu, ou Les bigarrures de l'esprit humain . n que le pays que je croyois êtrele plus heureux pays de la terre , ne valoir pas mieux que les autres O mon Compère, mon Compère, vousaviez bien raifon de dire que les focié-tés civilifées étoient le réceptacle de tou-tes les erreurs , de tous les vices & detous les maux : ceft bien dommage quevous en ayez conclu quil en étoittoutfuitrement chez les lauvagesî Cependant comme il ialloit que jevécufié dans cet état de fociété, qucU MATTHIEU. 2r que dépravé quM fûti je refoius dechercher les moyens dy vivre le ni.)iiismalheureux quil me leroit ;& comme je demeurois dans une cham-bre jvoi(ine de celle dun Vieidard Fran-çois, vivant i(olé , pailible , dont Toc-cupacion journalière écoit de copier dela mulique, & pour lequel javoi^ con-çu beaucoup dellime, quoique je nelui euiîe parle que deux ou trois fois ,je fus un jour trouver cet homme, jelui contai mes aventures, je lui cxpofaimes chagrins , mes foucis, <Sc il me tintle dircouis CHA. 82 LE CO M PERE ^ ^ m c^==*3 CHAPITRE VIL Difcouys du Vieillard François, M On Ami, je nai point tant voya-gé que vous , & les malheursque jai eduyés dans le printems dema vie ne font pas moins nombreuxni moins cruels que les vôtres. Maisces malheurs mont appris à vivre au-jourdhui aulli tranquile, aulTî heu-reux que rhomme puille être. Jai ap-pris par eux que lon nécoit malheu-reux dans la Société quautant quontenoit à elle par Ton état, par fa con-dition & par fes opinions Je ne fuis point né aiTez riche pourtenir a cette fociété par mon rang ,par les charges & emplois. Je fuis lefils dun ilmple artifan , qui me fit étu-dier, croyant faire de moi, ou un Prê-tre , ou un Médecin, ou un lorfque je fus en âge de difcernerla nature de ces états , je ne me trou-vai point dans la difpofition de les em-braifer fun ou lautre, & je quittai lesétudes. Alors je réfolus dapprendre le MATTHIEU. 83 métier cîe B
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