. Gazette des beaux-arts . et les demi-dieux disparus. Faut-il dautres exemples? M. Gustave Moreau a peint jadis unProméthée. Ce nest pas Prométhée déchiré .par le vautour, hurlant dedouleur et lançant au ciel sa protestation sublime, tel quil convientde le montrer sur le théâtre lorsquon est Eschyle : cest un Prométhéeimmobile, absorbé dans une pensée unique, clans lespoir grandiose dola délivrance, indifférent aux blessures qui font saigner son a le regard fixé vers lhorizon, vers le bas dun ciel triste doùpoindra la nouvelle aurore, vers lavenir en un mot. Une flamme éter-nelle ill
. Gazette des beaux-arts . et les demi-dieux disparus. Faut-il dautres exemples? M. Gustave Moreau a peint jadis unProméthée. Ce nest pas Prométhée déchiré .par le vautour, hurlant dedouleur et lançant au ciel sa protestation sublime, tel quil convientde le montrer sur le théâtre lorsquon est Eschyle : cest un Prométhéeimmobile, absorbé dans une pensée unique, clans lespoir grandiose dola délivrance, indifférent aux blessures qui font saigner son a le regard fixé vers lhorizon, vers le bas dun ciel triste doùpoindra la nouvelle aurore, vers lavenir en un mot. Une flamme éter-nelle illumine son front et fait comme; une auréole au rédempteurpaïen. Le tableau de Jason cl Médée nous transporte dans la Colchide fabu-leuse. Jason est, dans toute la fleur de la jeunesse. Ses formes sontdune grâce féminine et douce. Il vient dabattre le dragon qui gar-dait la toison dor du bélier mythique; mais cette fois encore nousarrivons après que le drame est consommé; ce que nous voyons, cest. LA SAINTE ET LE POÈTE. (Dessin do M. Gustave Moreau. XXXIV. — 2e PÉRIODE. 42 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. que le héros a vaincu, non par la vigueur de son bras, mais à laidedune force merveilleuse. Et la dispensatrice de cette force mysté-rieuse, cest Médée lenchanteresse, Médée dont le corps se montresans voile, Médée qui sappuie avec une molle caresse et une pudeurinfinie sur celui quelle aima le premier, Médée qui tient encore levase où est renfermé le philtre qui donne la victoire à celui qui lapaye de son amour. Jacob et lAnge! Encore un terrible combat, un combat dans lequellhomme est terrassé par une des personnifications du dieu toujourstriomphant. Un illustre maitre sest efforcé de représenter les anta-gonistes clans la fureur de la lutte. M. Gustave Moreau préfère nousmontrer lantique pasteur humilié dans sa force ou plutôt confondude laudace quil a eue de se mesurer avec lEsprit du Seigneur etdavoir regardé Dieu face à face. Q
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