Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . nefçauroit faire ni dire lui-même %lS EJfais de Polkiqueyavec bienféance ? On ne peut,parler de fon propre mérite , ntle loiier foi-même fans être ac-cufé de vanité 5 on ne fcauroicaulfi quelquefois sabaifler jul-quà demander une grâce àquelquun, èc plufieurs autres^ehofes de cette nature : mais cequi ferojt rougir celui que laf-faire regarde directement , a^toujours bonne grâce dans de fon ami. Il y a enco-re dautres bienféances quunhomme efl: obligé de garder. Ilne peut parler à fon fil
Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . nefçauroit faire ni dire lui-même %lS EJfais de Polkiqueyavec bienféance ? On ne peut,parler de fon propre mérite , ntle loiier foi-même fans être ac-cufé de vanité 5 on ne fcauroicaulfi quelquefois sabaifler jul-quà demander une grâce àquelquun, èc plufieurs autres^ehofes de cette nature : mais cequi ferojt rougir celui que laf-faire regarde directement , a^toujours bonne grâce dans de fon ami. Il y a enco-re dautres bienféances quunhomme efl: obligé de garder. Ilne peut parler à fon fils^ quenqualité de père j à fa femme ,q^ue comme marina ion enne-mi, que comme ennemi , aulieu quun ami parle fuivansque loccafion le demande, fansque rien larrête ni lembar-raffe. Mais je ne finirois ja-mais , il je voulois mettre icitous les fervices quon peuttirer de lamitié. Cette dernière maxime O^ de Morale. 117maxime le fera homme ne peut pasf joiier feul fon perfonnage, &quil n a point dami, il faut denéceffité quil abandonne 218 £^^-^ ^^ Politique,DE LA DIFFORMITE. L ES perfonnes difformes fevangent ordinairement dela nature. La nature leur a étécontraire j ils font à leur tourcontraires à la nature , com-me dit TEcriture, & ils nontaucune afFe£tion naturelle. Il€ft certain quil fe trouve tou-jours beaucoup de rapport en-tre le corps & nature erre dans Tun , il effcrare quelle nerre auffi danslautre. Vhipeccat in uno^péri-clitât ur in altero. Mais commeil y a élection dans Thommepour la forme de fon efprit, 6cnèceffité pour celle de foa ^ de Morale. zi^corps 5 les inclinations natu-relles peuvent être vaincuespar lapplication & par la ver-tu. On ne doit donc pas regar-der la difformité comme unfîgne affuré dun mauvais na-turel 5 mais comme une caufequi manque rarement fon a un défaut per-. fonnelquilexpofe au mépris ,I a auffi un éguillon quilepreiïecontinuelle
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