. Contes roses . écroula, secoué par linfatigablepoigne de Tords-Chêne; et les quatre compagnons, sortant de cetteombre maudite, saluèrent le soleil avec de longs cris dallégresse. Le jour était sur son déclin : une lueur pourpre frangée dor pâleteintait le ciel; et, sous les rayons qui ensanglantaient les vitraux, lechâteau se dressait, muet, imposant, formidable. Il était bâti de pierre grise sur des assises de porphyre ; de largesperrons de marbre blanc donnaient accès dans les appartements dontles portes grandes ouvertes paraissaient inviter les voyageurs à lintérieur, pas un brui
. Contes roses . écroula, secoué par linfatigablepoigne de Tords-Chêne; et les quatre compagnons, sortant de cetteombre maudite, saluèrent le soleil avec de longs cris dallégresse. Le jour était sur son déclin : une lueur pourpre frangée dor pâleteintait le ciel; et, sous les rayons qui ensanglantaient les vitraux, lechâteau se dressait, muet, imposant, formidable. Il était bâti de pierre grise sur des assises de porphyre ; de largesperrons de marbre blanc donnaient accès dans les appartements dontles portes grandes ouvertes paraissaient inviter les voyageurs à lintérieur, pas un bruit; sur les toits, pas un oiseau perché; pas unmoineau blotti sous les gargouilles : rien. Partout le silence, un silencede tombe, rendant plus majestueux encore laspect de cette demeure,sinistre, dans la mélancolique flambée du crépuscule. Inquiets, les amis nosaient avancer, redoutant quelque attaqueimprévue; mais au bout dun instant, lauguste calme régnant autourdeux les remit en ,E CHATEAU SE DRESSAIT, MUET, ORMIDABLE. JEAN LOURS. 59 Ils sembrassèrent étroitement, en se félicitant davoir échappé autrépas ; ils remercièrent Tords-Chêne, le héros de cette dernière aven-ture; puis, ayant puisé courage en cette étreinte, ils partirent dun mêmepas et montèrent de front les degrés du perron. En entrant dans le château, ils sétonnèrent de le trouver aussi bienentretenu que si ses hôtes de jadis venaient à peine de le quitter. Au lieudes toiles daraignées, de la poussière, du désordre et des ruines quilssattendaient à rencontrer en une semblable solitude, ils ne virent queparquets luisants, meubles intacts, tentures fraîches. Sur les dressoirs bien cirés, étincelait la vaisselle dor et dargent;les sièges aux dossiers fleuronnés étaient alignés le long des murs tendusde soie ; les flambeaux garnis de hauts cierges se dressaient sur de lon-gues tables en chêne, si soigneusement fourbies quon sy pouvait mirer. lis travers
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