Nouveau voyage aux isles de l'Amérique ... . Mémoiresen parlant de larbre dont on fe fertpour faire les douves des banques. Cetarbre q> e les Nègres nomment bois àBanque , sappelle chez les Sçavans denos Ifles Sucuer de Montagne j il don-ne ou de lui même en certaine faifon deTannée, ou quand il eft incifé, une gom-me qui dabord eft liquide , 6c clairecomme le baume de Copaii récent , 6cqui dans la fuite sépaiflït, fe durcit, 6cdevient dune couleur grife , un peugratte , avec une odeur de verd aroma-tique alTez agréable ; on lappelle à SaintBaume à Domingue baume à Cochon ; c eft leRochon h
Nouveau voyage aux isles de l'Amérique ... . Mémoiresen parlant de larbre dont on fe fertpour faire les douves des banques. Cetarbre q> e les Nègres nomment bois àBanque , sappelle chez les Sçavans denos Ifles Sucuer de Montagne j il don-ne ou de lui même en certaine faifon deTannée, ou quand il eft incifé, une gom-me qui dabord eft liquide , 6c clairecomme le baume de Copaii récent , 6cqui dans la fuite sépaiflït, fe durcit, 6cdevient dune couleur grife , un peugratte , avec une odeur de verd aroma-tique alTez agréable ; on lappelle à SaintBaume à Domingue baume à Cochon ; c eft leRochon hazard qui Ta fait découvrir. Un Chaf-feur ayant blefte un Sanglier ou CochonMaron , vit que cet animal sarrêta au-près dun Sucrier de montagne, & quelayant entamé avec ks crocs ou défen-fes, il y frottoit fa playe , 6c y recevoicla liqueur qui en découloit. Après quileût tiré un fécond coup , 6c abbatu labête , il examina plus attentivement ceque le Cochon avoit fait, & vit quil T&P t 215. Frtinçoifes de VAmérique. neavoir fa première playe route baignée de la liqueur qui étoic fortie de larbre, x7°ï*ce qui lui pcrfuada que cétoit un baumedont on navoit point encore eu de conrnoiflance. Il en éprouva fur le champ lavertu fur un de fcs chiens qui avoit reçuun grand coup de dent de Sanglier à lacuilïc : il frotta la playe de fon chienavec la liqueur qui continuoic de forrirde larbre par les entailles que le San-glier y avoit fait, & fans autre appareilil eut le plaifir de voir fon chien par-faitement guéri en moins de vingt-qua-tre heures. On reconnut par là doù ve-naient des cicatrices confidérables quelon trouvoit fur des Cochons Maronsbeaucoup mieux guéries & confolidées,que fi on les avoit mis entre les mainsdes Chirurgiens. Diverfes expériencesque lon a fait de ce baume en ont con-firmé la bonté ; de forte quon sen fercavec autant de fuccès que du baume duPérou , & de lhuile de Copaii. On amême remarqué quil étoit excellent
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