Causeries . s voulu faire partie ; maintenant il estpris par la reconnaissance, et tout fait croirequil portera dignement la double épau-lette ; peut-être en cédera-t-il une à Au-guste Maquet. Cette façon de réduire à récipiscenceles citoyens récalcitrants nous rappelle uneanecdote où se peint tout entier Etienne 79 Béguet, le défunt journaliste, Tun desprédécesseur de Jules Janin au feuilletondes Débats. Un député influent lui avait recom-mandé un certain petit jeune homme venudu fond du fond du Calvados avec unemalle pleine de Vaudevilles et un porte-manteau chargé de Mélodrames. Ce jeunemal
Causeries . s voulu faire partie ; maintenant il estpris par la reconnaissance, et tout fait croirequil portera dignement la double épau-lette ; peut-être en cédera-t-il une à Au-guste Maquet. Cette façon de réduire à récipiscenceles citoyens récalcitrants nous rappelle uneanecdote où se peint tout entier Etienne 79 Béguet, le défunt journaliste, Tun desprédécesseur de Jules Janin au feuilletondes Débats. Un député influent lui avait recom-mandé un certain petit jeune homme venudu fond du fond du Calvados avec unemalle pleine de Vaudevilles et un porte-manteau chargé de Mélodrames. Ce jeunemalheureux, entièrement crétin, sonnaittous les matins à huit heures chez Béquetet lui lisait de six à quatorze actes desa prose. Béquet médita longtemps de le mettreà la porte. Mais, craignant de se fâcheravec le député qui lui avait recommandéce petit cauchemar, il se ravisa, et le fitnommer sous-préfet. En ce temps-là, on avait encore delesprit, même au journal des Dé 29 Novembre. 11 y a dans le haut de la rue Saint-Antoine une ruelle qui sappelle limpasseGuéménée. Au fond de cette ruelle, àdroite, et à lextrémité dune vaste cour 82 toute encombrée de constructions délabréeset noirâtres, on trouve un hangar en plan-ches disjointes que précède une sorte deboutique obscure. Cette boutique, cesttour à tour un comptoir de marchand devins, un étal de fruitière, un bureau delocation et un foyer. Le hangar, cest unthéâtre. Pendant quinze ans, le père Thierry,un homme typique tout aussi curieux quele célèbre Doyen, donna là-dedans desleçons de déclamation à une générationentière douvriers lampistes, de maçonssans ouvrage et de jeunes truands qui prélu-daient à lart dramatique en claquant dansles petits théâtres ou en faisant le commerceéquivoque des billets moins chers quaubureau. On a dit que Bouffé avait fait ses pre-mières armes dans cette cabane. Cest une 83 erreur. Le père Doyen shonorait davoirfacilit
Size: 1861px × 1343px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No
Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1920, bookidcauseries00b, bookyear1920